Arborant son plus beau sourire, la jeune Sayanna prend son travail très au sérieux. Pinceau à la main, elle redonne des couleurs à cette tombe, à quelques jours de la Toussaint.
Déjà trois ans que jeune femme âgée d'à peine 16 ans, vient "jobber" avec sa sœur cadette et surtout en compagnie de son père. C'est lui qui les a initiées à cette façon de gagner un peu d’argent de poche.
Ce job de vacances, elle l’adore et n’éprouve aucune gêne à mettre la main dans le cambouis. Sayanna peut obtenir entre 60 et 120 euros par jour. Une bien jolie somme, à son âge.
Sayanna ne sait pas encore ce qu’elle fera de la somme gagnée au prix de ses efforts, mais la lycéenne de 1ère entend bien se faire quelques petits plaisirs.
Entre tradition et devoir
Pour Sylvie et son mari, le montant des tarifs des "jobbeurs" est impossible à réunir pour nettoyer la tombe familiale.
La retraitée de 80 ans est obligée de tout faire elle-même, car "les temps sont durs financièrement". Ainsi, elle viendra au cimetière et fera ce qu’elle pourra.
Quelques mètres plus loin, Elie 73 ans, observe une pause dans ses travaux de peinture. Cela lui tient à cœur de rendre les lieux le plus propres possible.
Un hommage à l’éducation "à la dure" reçue de son père qui repose aujourd’hui avec deux de ses frères dans le tombeau familial. La Toussaint est une façon de saluer cet héritage reçu.
Dans une autre allée, une "mamie" âgée de 68 ans, Sylvie est accompagnée de son petit-fils de 12 ans. Medhy.
C'est lui, qui ces derniers jours, rappelait à sa grand-mère de ne surtout pas oublier de l’emmener sur la tombe.
C’est important de se souvenir de la famille. Se rendre au cimetière, c’est un devoir de mémoire, et c’est important dans la famille.
Medhy