" Non je ne connais pas Marcel Henry ! "

Ces élèves ne connaissent pas l'histoire de celui qui porte le nom de leur collège.
Que reste-t-il de notre histoire ? Qu’est-ce-qui a été transmis à la jeune génération ? Alors que l’on a enterré aujourd'hui Marcel Henry, l’un des derniers Sorodas, combattant de la lutte pour Mayotte française, il convient de se poser cette question de l’apprentissage de notre histoire.

" Aéroport Marcel Henry ". Juste avant de quitter Mayotte, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, en accord avec le ministre dégué aux trasnports Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé pour rendre hommage à l’ancien sénateur et à son combat pour ancrer Mayotte dans la République française, le changement de nom de l'aéroport de Pamandzi. D’autres sorodas ont donné leur nom à des bâtiments publics comme le collège Boueni Mtiti, ou encore le lycée Younoussa Bamana. Et bien avant le décès du sénateur, le collège de Tsimkoura porte le nom de Marcel Henry.

Mais cet hommage est juste sur la façade, si l’on en croit les élèves rencontrés là-bas. A la question connaissez-vous Marcel Henry ou son histoire, tous répondent « non ». Il faut dire qu’à part son nom sur la devanture du collège, pas même de plaque explicatif pour instruire au minimum les élèves.

Collège Marcel Henry, un nom bien inscrit sur la façade de l'établissement, mais pas encore dans les esprits des élèves.

 

" L’école n’enseigne pas l’histoire de Mayotte "

L’historien spécialiste de Mayotte et archiviste  Insa de Nguizijou parle de « rupture de la transmission générationnelle de la mémoire comme cela se faisait avant ». Et pour cause, les parents, eux-même ont « une ignorance de leur histoire donc ne la transmettent pas à leurs enfants ».

L’historien note autre chose qui peut expliquer la méconnaissance de Marcel Henry et de l’histoire de Mayotte de manière générale: « l’inadaptation des programmes scolaires ».

L'historien Inssa de Nguizijou a participé à la conception de ce jeu de cartes Kibefte.

 

Marcel Henry, un homme discret

L’école, « socle de la transmission des connaissances vérifiées et acceptées par tous » n’enseigne pas l’histoire Mayotte aux élèves mahorais.Dans le cas de Marcel Henry, c’était une homme « discret » avait dit à son propos, Soibahadine Ibrahim Ramadani, l’ancien président du département. Cette discrétion a fait de lui un homme politique « à la parole très rare dans les médias et dans les meetings mais sa parole était respectée » rappelle Insa de Nguizijou.

Marcel Henry est un modèle pour de nombreux politiciens mahorais.

« Mché Marcel arongowa (Monsieur Marcel a dit) » l’expression est restée jusqu’alors, comme un leitmotiv qui rappelle la force de la parole de Marcel Henry. Mais pour éviter que l’histoire de Mayotte ne tombe dans l’oubli, il faudrait plus que les restes de la mémoire orale…