Nouveau rythme scolaire : dans certains cas, « ce n'est pas efficace »

Nouveau rythme scolaire : dans certains cas, « ce n'est pas efficace »
Les nouveaux rythmes scolaires annoncés par le Pays ne font pas l'unanimité auprès des parents d'élèves, mais surtout le syndicat des professeurs, STIP AEP UNSA qui menace d'une levée de bouclier. Le Pays se donne 6 mois d'observation pour ajuster le programme.

Le gouvernement a publié la semaine dernière les nouveaux horaires pour les écoles du premier degré. Le résultat d'une consultation publique réalisée en mars dernier. Cette réforme des rythmes scolaires sera applicable dès la rentrée prochaine. À première vue, elle ne semble cependant pas faire l'unanimité. Aux abords des écoles dans la capitale, à To'ata. Teura est une habitante des îles. Elle travaille dans l'administration : « L'école où mon fils va être affecté finit à 14h et moi je finis à 15h30 s'inquiète-t-elle. Donc là actuellement je suis à la recherche d'une solution. Je dois trouver une nounou ou une garderie ».

Nouveau rythme scolaire : dans certains cas, « ce n'est pas efficace »

 

Dans certaines communes comme Faa'a, Paea et Papeete, les heures de début sont décalées à 8h. Tumata, elle, pense au bien des enfants : « Nous quand on descend de la maison, on voit les élèves (se lever à) 4h, 5h du matin. On voit les parents qui les laissent tous seuls devant l'école ». 

À l'origine de ces nouveaux rythmes scolaires, la modification des emplois du temps des enseignants en 2008. Le Pays a choisi d’aligner la cadence de travail des fonctionnaires de l’éducation de Polynésie à ceux de la métropole. Les enseignants locaux vont donc devoir effectuer 24 heures de cours en classe devant leurs élèves, et 3 heures en termes d’obligation réglementaire de service.  

Réforme des rythmes scolaires

Avec ces nouveaux aménagements, les élèves auront plus de temps en dehors des cours. C’est là que vient la question du temps périscolaire, qui n’est pas obligatoire ni pour la commune, ni pour le Pays. « On a travaillé avec les communes pour leur expliquer l’esprit de la réforme et le partage des responsabilités, explique Johnny Biret, directeur de cabinet du ministre de l'Éducation. Charge maintenant à elles d’organiser, sous forme de projet éducatif communal par exemple, des activités qui seraient mises à disposition des enfants qui souhaiteraient rester pour prolonger la journée sur la base du volontariat ».

21% des écoles, insatisfaites 

 

Réforme des rythmes scolaires

De son côté le syndicat, STIP AEP UNSA, représenté par sa secrétaire générale Diana Yieng Kow, se dit satisfait dans la grande majorité, sauf pour 21% des écoles qui trouvent que la réduction du temps d’une heure par après-midi n’est pas un réel changement. Dans 5 communes, l’avis des enseignants n’aurait, selon lui, pas été pris en compte. Le syndicat menace d’une levée de bouclier. « En tant que représentante du personnel, je pense que la voix des enseignants devrait être prépondérante, explique la secrétaire générale. Avoir une heure en moins, pour nos enseignants, ce n’est pas profitable puisque ces heures sont consacrées à la formation et aux réunions institutionnelles qui se faisaient hors temps scolaire. Là, ça sera dans du temps réglementaire, une heure de réunion qui sera « squeezée » par l’accompagnement des élèves. Ce n’est pas efficace ». 

En raison de l’ampleur de cette réforme, le Pays se donne 6 mois d'observation, une demande des professionnels de l’Éducation, pour ajuster ou adapter les horaires en fonction des besoins et de la sécurité des enfants.