La 15e journée internationale des droits des femmes consacrée à l'égalité homme-femme

Le centre culturel Tjibaou accueillait ce samedi mamans et membres d'associations de Maré, de Lifou, de Ponérihouen et de l'île des Pins, pour célébrer la femme. L’occasion de faire le point sur les avancées en matière de parité en Nouvelle-Calédonie et sur les projets en cours. 

C'est avec les chants mélodieux des femmes de la chorale de l'église protestante de Montravel qu'a débuté la quinzième journée internationale consacrée aux droits des femmes.


Une coutume pour les femmes

Pour l'occasion, le président du sénat coutumier a tenu à ce que les participantes issues de l'aire Drubea Kapumé reçoivent la coutume. Un honneur pour Nicole Néoéré, habitante de l'île des Pins.
« Je pense que les femmes sont contentes parce que ce sont des choses que les femmes réclament aussi, qu’elles puissent avoir la parole en ce qui concerne la coutume, qu’on puisse entendre leur voix. On donne un message à tous les coutumiers du pays qu’il faudrait laisser la place à la femme en ce qui concerne les décisions pour la tribu, pour le clan, pour le pays. Il y a encore un petit peu de travail et je demande aux femmes de prendre leur place ».

Journée femmes itw Néoéré

La coutume avec les femmes de l'île des Pins

 

Le sénat coutumier interpellé  

Une journée consacrée aux échanges durant lesquels certaines femmes ont évoqué leur place trop peu représentative au sein des commissions des huit aires coutumières locales. Pour l'aire Paicî-Cèmuhi, des discussions ont été dirigées en ce sens, afin que des femmes prennent parti au coeur de la commission du développement économique et de l'éducation de l’aire.
« L’émancipation est déjà là. Les femmes ont déjà pris à bras le corps l’émancipation » reconnaît Hippolyte Sinewami Htamumu, le président du sénat coutumier. « C’est juste la vision coutumière et la vision occidentale qui diffèrent. On a la place de la femme qui est déjà prépondérante dans la coutume. Au niveau des affaires courantes aussi au niveau coutumier, la place de chacun est déjà définie, au niveau de la coutume. On devrait tous avoir la même vision, c’est que l’homme et la femme sont complémentaires, ils ne sont pas en contradiction ».  
 

Une charte pour l’égalité homme-femme

Autre projet en cours : une charte pour l'égalité homme-femme sur le territoire. Elle devrait à terme être soumise aux institutions, afin de permettre notamment l'équité salariale. Elle pourrait être présentée en octobre prochain, à l'occasion de la journée internationale de la femme rurale.
Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge de la condition féminine a également évoqué l'économie sociale et solidaire, comme possible vecteur de réduction des inégalités. Les chiffres :  23% femmes sont des cheffes d'entreprises artisanales. Deux entreprises artisanales sur dix sont dirigées par des femmes.

Journée droits des femmes itw Eurisouké


 

Les violences envers les femmes

Autres thèmes évoqués : Les violences sexuelles dont sont victimes les femmes calédoniennes. Nadine Jalabert, présidente de la commission des droits de la femme et de la famille du Congrès l'assure : en cinq ans, elle ont augmenté de près de 75% en zone urbaine et de 43% hors Nouméa. Elle a ajouté que 95% des victimes ne dénoncent pas les violences qu'elles ont subi.
Isabelle Champmoreau à quant à elle évoqué la mise en place d’un référent égalité dans les établissements scolaires, dès le primaire.

Le reportage d’Anne-Claire Lévêque et Gaël Detcheverry 
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