2 980 Polynésiens ont battu le record du monde du plus grand rassemblement de Ori Tahiti (danse tahitienne), samedi au sud de l'île de Tahiti, en Polynésie française...
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Les organisateurs, tous passionnés de danse polynésienne, souhaitent que cette performance soit inscrite dans le livre Guinness des records. Le précédent record était détenu par le Mexique, avec 1 539 danseurs rassemblés sur un terrain de football en septembre 2015.
"Ils étaient bien 3.000 à danser, mais ils étaient une vingtaine sans leur paréo rouge ou leur couronne, alors on en compte 2980, et on va envoyer les photos et les vidéos de TNTV (la chaîne locale, NDLR) comme preuves au Guinness pour qu'ils valident", a déclaré à l'AFP Me Jean-Pierre Elie, huissier de justice à Papeete. "Et j'en ai encore des centaines dans la circulation !", se désole Heifara Bertho, l'une des organisatrices. L'heure et le jour du record ne pouvaient pas être décalés selon les règles du Guinness, malgré les gros embouteillages provoqués par l'affluence dans cette commune rurale de Tahiti.
Le golf d'Atimaono a accueilli les danseurs dès midi, et les premiers arrivés ont pu répéter la chorégraphie de 7 minutes pendant plus de 4 heures, au mépris des averses. Des répétitions étaient proposées depuis plusieurs semaines tout autour de l'île de Tahiti, ainsi que dans d'autres îles polynésiennes, comme Moorea, Raiatea ou Bora Bora. Les internautes pouvaient même s'entraîner devant les tutoriels proposés sur le web.
"Je veux inscrire la Polynésie dans l'Histoire et lier le nom du Ori Tahiti à notre pays", explique Ronald Mu Wong, qui n'est pas danseur mais s'est entraîné pour le record. Juste à côté, Coraline Guinard confirme : "Je danse depuis que je suis petite, et c'est important pour moi que le record soit ici, face à des pays qui pratiquent de plus en plus le Ori Tahiti, comme les Etats-Unis, le Mexique ou le Japon". Le Ori Tahiti, souvent appelé "Tamuré" par les néophytes, est pratiqué dans le monde entier. Certains Polynésiens craignent d'être dépossédés de cette part importante de leur culture.
Makau Foster, chorégraphe tahitienne, a lancé le défi à la population. Pour elle aussi, les arts polynésiens sont menacés par l'engouement qu'ils suscitent à l'étranger. "J'aimerais que mes enfants, mes petits-enfants, sachent que j'ai défendu cette cause : sauvegarder la culture, non pas du bout des lèvres, mais la labelliser, bien l'ancrer ici". Elle redoute que "les pas traditionnels se perdent", détrônés par les dimensions folkloriques et sportives de la danse.
Au milieu de ses amies d'une paroisse protestante, Mamie Tetua Matameamea, 80 ans, est la doyenne du jour. Comme toutes les danseuses, dix fois plus nombreuses que les hommes, elle a poussé un grand cri de joie quand Miss Tahiti a annoncé officiellement que le record était battu. "J'ai le moral pour danser, alors je continue, c'est pas merveilleux ?", sourit-elle un réajustant un hibiscus de sa couronne de fleurs. Elle est prête à relever de nouveaux défis culturels : le 11 avril 2015, les Polynésiens avaient déjà regroupé 4 750 joueurs de ukulélé à Papeete, pour battre un record auparavant détenu par les Anglais.
"Ils étaient bien 3.000 à danser, mais ils étaient une vingtaine sans leur paréo rouge ou leur couronne, alors on en compte 2980, et on va envoyer les photos et les vidéos de TNTV (la chaîne locale, NDLR) comme preuves au Guinness pour qu'ils valident", a déclaré à l'AFP Me Jean-Pierre Elie, huissier de justice à Papeete. "Et j'en ai encore des centaines dans la circulation !", se désole Heifara Bertho, l'une des organisatrices. L'heure et le jour du record ne pouvaient pas être décalés selon les règles du Guinness, malgré les gros embouteillages provoqués par l'affluence dans cette commune rurale de Tahiti.
Le golf d'Atimaono a accueilli les danseurs dès midi, et les premiers arrivés ont pu répéter la chorégraphie de 7 minutes pendant plus de 4 heures, au mépris des averses. Des répétitions étaient proposées depuis plusieurs semaines tout autour de l'île de Tahiti, ainsi que dans d'autres îles polynésiennes, comme Moorea, Raiatea ou Bora Bora. Les internautes pouvaient même s'entraîner devant les tutoriels proposés sur le web.
"Je veux inscrire la Polynésie dans l'Histoire et lier le nom du Ori Tahiti à notre pays", explique Ronald Mu Wong, qui n'est pas danseur mais s'est entraîné pour le record. Juste à côté, Coraline Guinard confirme : "Je danse depuis que je suis petite, et c'est important pour moi que le record soit ici, face à des pays qui pratiquent de plus en plus le Ori Tahiti, comme les Etats-Unis, le Mexique ou le Japon". Le Ori Tahiti, souvent appelé "Tamuré" par les néophytes, est pratiqué dans le monde entier. Certains Polynésiens craignent d'être dépossédés de cette part importante de leur culture.
Makau Foster, chorégraphe tahitienne, a lancé le défi à la population. Pour elle aussi, les arts polynésiens sont menacés par l'engouement qu'ils suscitent à l'étranger. "J'aimerais que mes enfants, mes petits-enfants, sachent que j'ai défendu cette cause : sauvegarder la culture, non pas du bout des lèvres, mais la labelliser, bien l'ancrer ici". Elle redoute que "les pas traditionnels se perdent", détrônés par les dimensions folkloriques et sportives de la danse.
Au milieu de ses amies d'une paroisse protestante, Mamie Tetua Matameamea, 80 ans, est la doyenne du jour. Comme toutes les danseuses, dix fois plus nombreuses que les hommes, elle a poussé un grand cri de joie quand Miss Tahiti a annoncé officiellement que le record était battu. "J'ai le moral pour danser, alors je continue, c'est pas merveilleux ?", sourit-elle un réajustant un hibiscus de sa couronne de fleurs. Elle est prête à relever de nouveaux défis culturels : le 11 avril 2015, les Polynésiens avaient déjà regroupé 4 750 joueurs de ukulélé à Papeete, pour battre un record auparavant détenu par les Anglais.