200 tonnes de pneus usagés en souffrance, faute de débouché!

L’association Trecodec tire la sonnette d’alarme! Depuis le 1er juillet, l’ISD de Gadji refuse de traiter les pneus usagés. La plateforme invoque un engorgement. La CSP dément les déclarations de la société TRECODEC.
Une situation qui pourrait selon l’éco-organisme Trecodec avoir de lourdes conséquences sanitaires.
Depuis le 1er juillet, l’ISD de Gadji refuse de traiter les pneus usagés pour cause d’engorgement.
Les discussions entre les deux parties n’ont rien donné pour l’instant et Bernard Creugnet, le président de l’éco-organisme Trecodec réclame aujourd’hui que la CSP tienne  ses engagements contractuels. 

Bernard Creugnet, président de Trecodec

Bernard Creugnet TRECODEC

 

Une situation économique intenable

La CSP reconnaît la difficulté mais invoque une situation économique intenable.
Les cours des matières premières et donc des pneumatiques s’est littéralement effondré.
La CSP exporte ces déchets à perte, pas moins de 17 millions en 2015.
Tony Roger, le dicteur adjoint de la CSP plaide pour une action volontariste et collective.

Tony Roger, le dicteur adjoint de la CSP

Tony Roger, directeur adjoint de la CSP

 

Le démenti de la CSO Fidélio concernant les déclarations de la société TRECODEC

Concernant la filière de traitement des pneumatiques usagés, la société TRECODEC s’est livrée à des déclarations dans la presse mettant directement en cause la Calédonienne de Services Publics. 
Dans un souci de transparence, la CSP tient donc à rétablir un certain nombre de faits.

Dès 2014, dans le cadre de sa politique visant à traiter et revaloriser localement les déchets, la Calédonienne de Services Publics a pris l’initiative de mettre en place une filière de revalorisation des pneus usagés dénommée « projet Draingom ». 

Le Draingom est un matériau drainant réalisé à base de chips de pneus commercialisable dans les secteurs des travaux publics.
Cette filière unique en Nouvelle-Calédonie vise à inscrire la CSP, ses différents partenaires, mais aussi le territoire dans un schéma d’économie circulaire, respectueux des réglementations en vigueur et de l’environnement.

Investissement de plus de 150 millions FCFP
Pour ce faire, la CSP a dû procéder à l’aide de ses fonds propres à de lourds investissements se chiffrant, pour l’heure, à plus de 150 millions de francs CFP, afin d’implanter une unité de broyage et de fabrication de Draingom sur le site de l’ISD de Gadji (lieu où est entreposé le stock de pneus usagés provenant de l’ensemble du territoire).
Si l’intérêt pour le produit est manifeste, tant du côté des pouvoirs publics que des principaux opérateurs privés, la fin des grands chantiers dans le secteur du BTP, et surtout la crise économique récente, ont contrecarré le bon écoulement du produit fini, et ce malgré son fort potentiel.

Les pneumatiques s'accumulent
Il en résulte que le produit fini ne s’écoule pas suffisamment : les pneumatiques usagés s’accumulent dans la zone de stockage de Paita. Conformément à la loi, la Direction de l’environnement de la Province Sud a donc adressé à la CSP une mise en demeure au titre du suivi des ICPE.
En effet, le stock a atteint le seuil maximum imposé par la réglementation.
Cette situation bouleverse radicalement l’équilibre du contrat et c’est la raison pour laquelle, dès le mois de mars 2016, la CSP a alerté Trecodec sur les difficultés rencontrées pour l’écoulement du produit Draingom et des surcoûts engendrés par la filière d’export des chips.
N’ayant pas de réponse de Trecodec 3 mois plus tard, la CSP a été contrainte de tirer à nouveau la sonnette d’alarme, mais ces tentatives de discussion sont restées sans réponse.

L'exportation : solution à court terme
A court terme, la seule solution réside donc dans l’exportation d’une partie de ce stock. Une proposition émise par la CSP et validée par l’ensemble des partenaires du projet lors d’une réunion organisée le 7 juillet 2016 en présence notamment de représentants de la Province Sud, de la DENV, de la société TRECODEC et de la Direction de l’équipement.
A cette occasion, la CSP a indiqué que du fait du non-écoulement du produit fini et de l’effondrement du cours des matières premières, et à l’instar des autres opérateurs mondiaux du secteur, la CSP doit désormais faire face à des coûts d’export bien supérieurs à ceux initialement prévus lors de la signature du précédent contrat (trois fois supérieurs).

Une solution médiane proposée
C’est la raison pour laquelle la CSP a proposé une solution médiane : durant les trois prochains mois, les partenaires conviendraient que le volume de pneus entrants (environ 800 tonnes) serait pour moitié enfouis par la CSP sous forme de broyats Draingom et pour l’autre moitié exportés. Le surcoût relatif serait porté à part égale entre la CSP et la société TRECODEC.
Pendant ce laps de temps, l’ensemble des partenaires s’étaient donnés pour objectif chacun à leur niveau d’aider à la promotion et à la commercialisation du Draingom dans le but d’écouler le stock.
De plus, la CSP a pris l’engagement, durant la période test, d’engager une nouvelle campagne de publicité visant à promouvoir le produit Draingom et àrenforcer son réseau commercial chargé d’en assurer la commercialisation.
Enfin, la CSP a proposé de fournir gratuitement le produit fini (pour un laps de temps à définir avec ses partenaires) et ce afin de permettre le démarrage de cette filière d’avenir.

Exportés ou traités sur place, les pneus sont admissibles à Gadji
Cependant, le 19 juillet 2016, la CSP a pris acte dans les médias du refus de la société TRECODEC de mettre en œuvre ces solutions et de participer à l’effort commun. Nous ne pouvons que le regretter.
Pour autant, contrairement à ce qu’indique la société TRECODEC, les pneumatiques usagés peuvent toujours être admis sur le site de Gadji mais à la condition qu’ils soient exportés ou bien traités sur place, selon les modalités présentées lors de la réunion du 7 juillet.
Enfin, la CSP rappelle que les pneumatiques usagés sont classés comme des « déchets non-dangereux mais qui présentent un risque pour l’environnement et la santé en cas d’incendie ». L’incendie criminel de mars 2015 d’une partie du centre d’enfouissement de Gadji avait ainsi démontré qu’il est primordial de mettre en œuvre des solutions de traitement concernant ces pneumatiques.

Bilan carbone ?
D’autant plus que la filière Draingom représente une chance unique de valoriser localement un déchet, dans sa totalité, tout en fournissant à plusieurs secteurs économiques un produit aux multiples applications et à la performance environnementale incontestée.
Quant au bilan carbone évoqué par Trecodec sur la filière d’export du Draingom, il serait intéressant que Trecodec fasse état du même bilan sur les cinq autres filières dont elle a la gestion.
 
Qu’est-ce que le Draingom ?
Le Draingom® est issu du cisaillage des pneumatiques usagés et se présente sous la forme de plaquettes de forme convexe d’une taille variant de 50 à 150 mm. C’est un produit inerte, non biodégradable et non polluant utilisé comme matériau drainant. Son utilisation durable liée au respect de l’environnement a été démontré par des études d’impact environnemental réalisées de 2008 à 2012 par le cabinet métropolitain S.G.S (accrédité Cofrac)
Quelles applications ?
Les applications sont multiples, principalement dans le domaine du bâtiment et des travaux publics : Bassins d’orage, de rétention, ou sous parking, stockages d’eau, chaussée réservoir, drain, tranchées ou remblais drainants, garnissage d’arrière de mur de soutènement…
Pour en savoir plus : www.draingom.nc