Retour de l’acanthaster, une étoile de mer carnassière pour le récif

L’acanthaster, une espèce invasive, détruit les récifs coralliens. En juin 2012 une étude met en exergue les dégâts causés par celle qu’on appelle la "couronne d’épines".
Une récente enquête locale révèle que sur 18 sites sous-marins observés 3 sont fortement envahis et 4 font l’objet d’une étroite surveillance. La situation en Nouvelle-Calédonie est donc inquiétante. C’est la raison pour laquelle l’OEIL (l’Observatoire de l’Environnement de la Province Sud) invite les professionnels de la mer, plongeurs et naturalistes avertis, à participer à la surveillance de l’étoile de mer épineuse en renvoyant un questionnaire simple sur son observation.

L’étoile de mer, aussi appelée "coussin de belle-mère", vit dans les écosystèmes coralliens de la zone tropicale du bassin Indo-Pacifique. Elle est dotée de piquants dont le venin est toxique et sa nourriture est presque exclusivement composée de corail. Sa capacité de reproduction est très importante pouvant produire plusieurs dizaines de millions d’œufs par saison. Plusieurs pays ont déjà tenté de l’éradiquer comme le Japon, l’Australie, ou la Polynésie : la technique moderne la plus utilisée pour la supprimer consiste à injecter par piqûre une solution chimique. Avec cette méthode, un plongeur équipé de 5 litres de produit peut tuer jusqu’à 200 acanthasters en une plongée.

L’une des invasions sous-marines les plus spectaculaires a été constaté en 1969 sur la grande barrière de corail australienne et sur l’île de Guam. Les programmes de lutte mis en place par les gouvernements concernés, n’ont réussi qu’à limiter le phénomène jamais à l’éradiquer.  Les scientifiques estiment qu’il faudrait 12 à 15 ans pour que les coraux à croissance rapide recolonisent l’espace et 50 ans pour ceux à croissance lente, en admettant qu’aucune nouvelle invasion ou perturbation ne survienne. Les conséquences ne se limitent pas aux coraux : lors d’une invasion d’acanthasters, les populations de poissons corallivores diminuent, au profit des espèces herbivores, modifiant ainsi durablement la composition de l’écosystème.

Les recherches effectuées sur l’origine de ces infestations a donné naissance à plusieurs théories qui se sont fréquemment opposées. Pour les uns, phénomène naturel et pour les autres une perturbation inexpliquée du milieu.

Ci-dessous le sujet de Dave Waheo-Hnasson et Claude Bretegnier sur NC 1ère :