Il y a tout juste trente ans, le 8 juillet 1983, s'ouvrait la fameuse table-ronde de Nainville les Roches entre le Front Indépendantiste, le RPCR et le secrétaire d'Etat Georges Lemoine. Une rencontre qui reconnaît aux Kanak le droit à l'indépendance mais aussi la légitimité des autres communautés.
Côte à côte, Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, sourire aux lèvres et déambulant sur la pelouse d'une demeure ancienne située à quelques 100 kms de Paris.
Nainville Les Roches? C'est une commune toute proche de Chartres, ville dont le maire est aussi le ministre des DOM-TOM de l'époque Georges Lemoine. C'est lui qui réunit les deux délégations, celle du Front Indépendantiste (futur FLNKS), conduite par Jean-Marie Tjibaou, et celle dite "loyaliste", résolument opposée à l'indépendance et conduite, cette fois, par le leader du RPCR Jacques Lafleur.
En regardant les images de l'époque, tournées à Nainville Les Roches, il est difficile d'imaginer qu'il faudra attendre 5 longues années, traversées de violences, de larmes et de sang, pour que les deux mêmes hommes , Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, se retrouvent, toujours souriants mais, cette fois, main dans la main, sur une autre pelouse: celle des jardins de l'hôtel Matignon un certain 26 juin 1988.
gonzague.delabourdonnaye@francetv.fr
Nainville Les Roches? C'est une commune toute proche de Chartres, ville dont le maire est aussi le ministre des DOM-TOM de l'époque Georges Lemoine. C'est lui qui réunit les deux délégations, celle du Front Indépendantiste (futur FLNKS), conduite par Jean-Marie Tjibaou, et celle dite "loyaliste", résolument opposée à l'indépendance et conduite, cette fois, par le leader du RPCR Jacques Lafleur.
Vers un nouveau statut
Si l'Etat organise cette table ronde, c'est pour préparer l'avènement d'un nouveau statut. Un de plus!... Mais cette fois, les négociations durent 5 jours et font l'objet d'un accord, signé par le Front Indépendantiste et les centristes... mais pas par le RPCR qui n'accepte pas, à l'époque, la reconnaissance du droit à l'indépendance accordée aux Kanak. Pourtant, le mouvement indépendantiste propose d'y associer les autres communautés vivant en Nouvelle-Calédonie et pudiquement appelées " victimes de l'Histoire ".Peut-être est-ce encore trop tôt, la proposition est rejetée sans équivoque par Jacques Lafleur qui la juge "inacceptable".Un "statut Lemoine " quasiment mort-né
Cet accord partiel donnera naissance, 3 mois plus tard, à un nouveau statut, dit "statut Lemoine", accordant une plus large autonomie à la Nouvelle-Calédonie mais que les "événements de 1984" et les interférences de la politique nationale jetteront rapidement aux oubliettes de l'Histoire calédonienne.En regardant les images de l'époque, tournées à Nainville Les Roches, il est difficile d'imaginer qu'il faudra attendre 5 longues années, traversées de violences, de larmes et de sang, pour que les deux mêmes hommes , Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, se retrouvent, toujours souriants mais, cette fois, main dans la main, sur une autre pelouse: celle des jardins de l'hôtel Matignon un certain 26 juin 1988.
gonzague.delabourdonnaye@francetv.fr