L'Observatoire de la condition féminine en question

Crée en 2006, l'Observatoire de la Condition Féminine n'est plus actif depuis trois ans. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie lance sa restructuration. Première étape : un séminaire de réflexion sur les besoins et les missions de l'OCF.
La collecte d'informations sur la situation des femmes en Nouvelle-Calédonie devait être le rôle principal de l'Observatoire. Un travail indispensable pour remplir ses autres missions : rendre des avis sur les textes soumis par le gouvernement, faire des propositions et soumettre des recommandations. Sa mise en sommeil en 2010 n'a pas facilité les choses. Il s'agit désormais de relancer l'OCF pour qu'il puisse atteindre ses objectifs.

Parmi les priorités dégagées lundi lors de la première journée du séminaire, la nécessité de disposer d'indicateurs fiables sur la condition féminine. La Communauté du Pacifique propose de récolter, dans différents secteurs, des données comparatives entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes, en fonction de leurs origines et de leurs zones géographiques. Des données qui permettraient « de mesurer les écarts et cibler ensuite les champs d’actions prioritaires ». Le gouvernement est séduit : il a justement mandaté la CPS pour faire un inventaire de sa capacité à intégrer le genre dans ses différentes politiques. Reste à renforcer les moyens humains pour analyser les statistiques. "L'Observatoire demande des ressources techniques propres. Il souffre de l'absence d’une équipe permanente pour mener à bien ses travaux" souligne Marie-Madeleine Lequatre, chargée de mission à l'OCF.

Au-delà de l'importance des indicateurs, des acteurs de terrain sont intervenus pour rappeler les principales problématiques des femmes sur le territoire. Il a été fait référence aux violences qu'elles subissent et à la nécessité de se pencher sur le mal-être. "Pour les victimes, comme pour les auteurs, la notion de choix n'existe plus" expliquait un travailleur social. "Ce sont des gens qui subissent la pression. On dit souvent qu'il manque des structures pour écouter les femmes, mais il faut des places pour les hommes aussi". Un mal-être qui peut aussi résulter de la réticence d'un conjoint face à la volonté de sa femme de reprendre des études. "Nous avons 80% de femmes à l'école de la deuxième chance. Le taux d'abandon est très important chez elles. Entre le poids de la coutume et la vie de couple, c'est un parcours du combattant".
Lundi, beaucoup d'acteurs du séminaire ont insisté sur l'importance de la concertation.
Au total, 70 personnes du monde associatif, de la société civile, du monde de la santé, de l'éducation, de la formation et de l'emploi ainsi que de la protection des victimes, se sont déplacées pour la première journée. Le séminaire se poursuit ce mardi.