Crise en Nouvelle-Calédonie : face à la hausse des prix, les Calédoniens tentent de trouver des alternatives

Dans un rayon de supermarché calédonien.
Une hausse de 3,7% des prix de l’alimentation en juin 2024. C’est un record sur le territoire. Une telle hausse des prix mensuelle n'a pas été observée depuis 1983 sur le Caillou. Elle est la conséquence des émeutes survenues ces deux derniers mois.

+5,9% pour les fruits, 5,2% pour les pains et céréales, 4,7% pour les produits divers. Les prix des produits alimentaires ont flambé sur le territoire. Conséquence de la crise qui secoue la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai.

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Difficile pour les Calédoniens de faire leurs courses. “Avant je prenais un peu plus de poulet, mais maintenant il ne reste que des saucisses et des boulettes. Ce n’est pas dans mes habitudes alimentaires mais bon, on est obligés de prendre ce qu’il y a”, regrette Valérie. “Les pâtes en ce moment, c’est compliqué. Je descends de Koné et dans le Nord c’est aussi très cher. Le riz, les pâtes et produits de première nécessité ça a beaucoup augmenté. Quand on a des enfants à nourrir, c’est pas facile”, révèle une autre calédonienne.

"Je compare les prix et je prends le moins cher"

Pour faire face, les Calédoniens tentent de trouver des alternatives. “Je vais un peu partout, je compare les prix et je prends le moins cher. Mais le pouvoir d’achat a complètement chuté donc on n’est plus à 100 francs près”, assure Hugues. “Je viens de brousse, la famille a pu m’aider et me donner des ignames. Mais ce qui n’ont pas ça, comment ils font?”, s’interroge de son côté Sarah.

Une augmentation due à plusieurs facteurs. “Le premier, c’est la difficulté des exploitants agricoles à vendre leurs fruits et légumes sur le marché ou en grande distribution du fait qu’ils sont restés bloqués pendant un bon moment. Il y a eu énormément de pertes chez eux”, détaille Gilles Vernier, président de l’UFC-Que Choisir.

La deuxième chose, c’est que comme on avait un manque de produits, il a fallu commander en urgence par exemple du riz et de la farine, par des circuits inhabituels. On les a donc certainement payés beaucoup plus cher”, poursuit le président de l'UFC-Que Choisir.

Autre facteur : le coût du transport, qui a considérablement augmenté. Pour le président de l’UFC-Que Choisir, l’avenir devrait être compliqué pour les Calédoniens. Avec la destruction de plusieurs enseignes, le marché se rétrécit, et avec lui, la concurrence sur le territoire.