Mort de Charles Eboué, grande figure des pilotes d'UTA

Grande figure calédonienne de l'ancienne compagnie d'aviation UTA et des Forces Aériennes de la France Libre (FAFL), Charles Eboué est décédé en France il y a quelques jours. La nouvelle a été communiquée ce dimanche par la famille du défunt. 
PARIS (AFP) - Charles Eboué, l'un des fils du Compagnon de la Libération Félix Eboué et lui-même Français Libre, grande figure des pilotes de l'ancienne compagnie d'aviation UTA, est mort il y a une semaine à l'hôpital de Reims à l'âge de 89 ans, a annoncé samedi sa famille dans le carnet du Figaro.
 
Dans un communiqué, le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, a salué en lui celui qui "a choisi de suivre l'exemple courageux de son père en s'engageant dès l'âge de 18 ans dans les Forces aériennes de la France libre (FAFL) en Egypte".
 
Né le 14 mai 1924 à Bangassou (Centrafrique), alors Oubangui-Chari où son père était administrateur des colonies, Charles Eboué avait rejoint les Forces aériennes de la France Libre (FAFL) en Egypte, à l'âge de 18 ans, en septembre 1942, et avait été formé comme pilote de chasse.
 
Après la guerre, il avait entrepris une longue carrière de pilote civil, d'abord à la compagnie Aigle Azur Indochine, puis chez UTA. Surnommé "Charly" il était l'une des grandes figures de la ligne d'UTA vers Nouméa et avait piloté tous les types d'appareils, du DC4 au Boeing 747.
 
Un jour au début des années 80, "Charly", en tenue galonnée de commandant de bord dans le hall d'embarquement de Roissy, avait été abordé par une dame qui l'avait pris pour un porteur de bagages, lui demandant de déposer sa valise à l'enregistrement. Il avait donc déposé le bagage sur le tapis roulant tout en demandant discrètement le numéro du siège de la passagère.
 
Une fois en vol, il avait demandé à une hôtesse de servir le champagne à la dame et à l'inviter dans le cockpit à la demande du commandant. Et là, la dame, surprise, avait vu Charles Eboué, tenant le manche, et s'était entendu dire "Oui, moi y en a savoir aussi piloter" avec l'accent africain.
 
Félix Eboué, le père de Charles, fut l'un des tout premiers à se rallier depuis Fort-Lamy (N'Djaména) au général de Gaulle dès son appel du 18 juin 1940. Ralliant le Tchad à la France Libre, il avait été nommé gouverneur général de l'Afrique équatoriale française (AEF), premier noir à occuper ce poste.
 
Les quatre enfants de Félix Eboué, trois garçons et une fille, rejoignirent la France Libre. Félix Eboué, l'un des cinq premiers Compagnons de la Libération, est inhumé au Panthéon.