Stand up paddle : Titouan Puyo aux Mondiaux

Encore inconnu il y a trois mois du staff de l'équipe de France, le sportif de Nouvelle-Calédonie a été retenu pour disputer les championnats du monde de stand up paddle au Nicaragua, du 3 au 11 mai prochain. La confirmation de sa sélection est tombée mercredi soir.
"Je ne pensais pas revenir avec tout ça dans les poches". A la sortie d'un cours dispensé à des jeunes vacanciers au centre d'activité nautique de la Province Sud, Titouan Puyo remonte le temps.

Casquette sur la tête, lycra sur les épaules, il raconte son incroyable aventure des deux derniers mois de l'année 2013. Deux mois qui l'ont sacré champion national et qualifié pour la plus grande compétition internationale de stand up paddle.

Il y a d'abord ce mois de novembre, et les championnats de France longue distance à Canet-en-Roussillon.

Parfait inconnu au milieu de 67 compétiteurs, il se met dans un premier temps volontairement en retrait de la course. Deux références nationales, Eric Terrien et Arthur Arutkin, prennent les devants. Mais la surprise du Pacifique choisit la bonne option et met tout le monde derrière lui. Arutkin reviendra dans le final, sans parvenir à le rattraper après 18 kilomètres d'effort.

Puyo remporte le titre et se fait un nom. "Personne ne me connaissait au début. C'était mon avantage. Ils ont du se dire : "c'est juste un gars qui part devant et qui va s'arrêter". Finalement, je fais premier dès le premier jour ! C'est peut-être pour cela que je termine troisième le lendemain, lors de la Beach Race (Ndlr: une épreuve d'environ trois kilomètres, plus courte et plus technique). Sur la ligne de départ, ce n'était plus pareil. Ils me regardaient un peu plus", dit-il dans un petit éclat de rire.

Pour le jeune Calédonien, né en Polynésie française, c'est le début d'une période magique.

Champion national, appelé chez les Bleus.

Le mois de décembre arrive et avec lui, une nouvelle compétition : la Nautic SUP à Paris. 300 concurrents sont engagés sur la Seine pour parcourir 15 kilomètres.

L'arrivée est aussi inattendue que son exploit. "La course se terminait dans une piscine placée à l'intérieur d'un salon nautique ! C'était une super expérience avec beaucoup de spectateurs, et de nombreux médias". Puyo se classe troisième, confirme son statut de révélation, et reçoit logiquement une invitation du staff de l'équipe de France pour participer à un stage qualificatif pour les Mondiaux, prévu en prochain au Nicaragua.

Puyo se rend à Quiberon dans le département du Morbihan. Sans pression, du moins au début. "Ils ont retenu les dix meilleurs français. Je partais vraiment là-bas dans l'optique d'apprendre. Le stage a duré cinq jours avec plusieurs courses quotidiennes".

Trois manches sont organisées pour départager les candidats. Il passe a côté dans la première, mais rectifie le tir et termine second du général. Un parfum d'Amérique centrale flotte alors sur la Bretagne, en attendant confirmation de la sélection. Elle est intervenue par téléphone ce mercredi 8 janvier, en Nouvelle-Calédonie.

En quête de progression et de sponsors.

Titouan Puyo sera donc l'un des deux français en lice lors des Mondiaux 2014. Son compagnon ? Eric Terrien, numéro un français et membre du top 10 mondial depuis quelques années. "Avec son expérience et sa sympathie, il va pouvoir me driver".

Le Calédonien mesure toutefois le chemin à parcourir pour être compétitif en mai. "J'ai toujours été meilleur en longue distance. Il faut que je travaille la Beach Race qui est la formule la plus médiatisée du stand up paddle".

Il doit aussi trouver des sponsors pour financer l'ensemble de sa saison. "Dans l'idéal, j'aimerais participer à quatre étapes internationales du Pro Tour et passer le printemps en Europe. Ensuite, je voudrais aller en Californie au mois de septembre puis à Hawaï en octobre".

Ses yeux brillent. Mais les claquettes de cet ancien champion de Va'a sont bien posées sur le sol. Cet été, il encadre des enfants et des adolescents lors de séances-découvertes de stand up paddle, de kayak ou encore de planche à voile, à la Côte Blanche, "pour mettre un peu de sous de côté et partager sa passion".