A l'occasion du tournoi de la Calédonienne de pétanque, NC1ère fait la part belle à ce sport. L'événement, qui débute vendredi, fêtera sa deuxième édition et ouvrira ses portes aux licenciés comme au grand public. Retour sur l'histoire des "pieds tanqués" en Nouvelle-Calédonie.
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L’an dernier, le rendez-vous avait séduit au-delà des espérances. Etonnant ? Pas vraiment. La Nouvelle-Calédonie s’est toujours passionnée pour les boules. Sa ligue territoriale est active depuis plus de vingt ans. Etat des lieux.
Près de 600 licenciés répertoriés sur le territoire, répartis dans 19 clubs. Neuf en Province Sud, cinq dans le Nord, et quatre sur les Îles. C’est la photographie globale de la pétanque calédonienne en 2014.
« L’an passé, nous avions 91 compétiteurs engagés dans les championnats de Calédonie en tête à tête, une soixantaine de triplettes, et près de 80 doublettes. On est très satisfait. Les terrains sont aujourd’hui trop petits pour nous », confie Jean-Christian Lerandy, le président de la ligue depuis 1992.
Fort de ce constat, le comité directeur planche sur différents projets. Parmi eux : la construction d’un nouveau boulodrome près de l’Arène du Sud à Païta et l’agrandissement de la surface de jeu de Boulari. Des apports indispensables alors que se profile l’organisation de la Coupe du Monde des Confédérations en 2015, en Nouvelle-Calédonie.
Le dynamisme est là… et ne date pas d’hier !
C’est en 1988 que la ligue territoriale de pétanque a été créée à Bourail. Guy Elie et Jean-Pierre Purini en furent les premiers présidents avant que Jean-Christian Lerandy ne leur succède, à seulement 32 ans. Un homme du pays décidé à « prendre son bâton de pèlerin » pour faire bouger les choses.
Rapidement, le lien avec la métropole est consolidé pour offrir des tremplins aux joueurs du cru. Dès 1989, les meilleurs du Caillou sont envoyés aux championnats de France, puis les jeunes en 1992, avant que cette chance ne leur soit retirée pour des raisons budgétaires.
Dans le sens inverse, de nombreux champions de France et du monde font le trajet vers Nouméa. Philippe Suchaud, Philippe Quintais, Jean-Marc Foyot, ou encore Christian Fazzino et Michel Loy sont invités pour le tournoi international de Nouvelle-Calédonie.
La ligue cherche à élever le niveau de ses troupes, et va même jusqu’à innover en créant une compétition régionale, les Oceanias, en 1996. Six femmes et autant d’hommes sont invités à participer à cette nouvelle compétition organisée tous les deux ans. L’an passé à Wallis et Futuna, territoire hôte, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Tahiti, le Vanuatu, et la Nouvelle-Calédonie étaient représentés. Une Calédonie toujours impliquée dans l’organisation, même lorsqu’elle ne reçoit pas.
Une ligue ambitieuse qui veut construire
Dans la région, le prochain objectif est clair. « Je veux que la pétanque soit inscrite aux Jeux du Pacifique. Il faut huit territoires inscrits. Nous sommes six pour l’instant ou plutôt quatre, parce que l’Australie et la Nouvelle-Zélande ne peuvent y prendre part », explique Jean-Christian Lerandy.
Sur le plan local, beaucoup de chantiers doivent être menés. « On essaie avec le comité provincial Nord de pétanque de créer un club par commune. Ce serait mieux que sur Nouméa où il y en a plusieurs qui se partagent les subventions. Toutes les communes du Nord qui ont un animateur communal sont intéressées », affirme le président de la ligue.
Autre dossier à finaliser, et qui va prendre du temps, la structuration de l’ensemble des clubs. « Quand on construit une maison, il faut commencer par les fondations. En ce qui nous concerne, on pêche dans la formation. Des clubs ont été crées pour défendre une couleur, mais le reste a été oublié. Certains passent les formations d’arbitre ou de tenues de table pour éviter les amendes ». L’idée désormais est de sanctionner les officiels et les tenues de table qui ne seront pas à la hauteur des exigences.
Les Mondiaux, bientôt en Calédonie
Il faut dire que le temps presse. La Nouvelle-Calédonie qui a disputé pour la première fois la Coupe du Monde des confédérations l’an passé en Chine sera à nouveau de la partie à Tahiti cette année.
En 2015, par contre, elle aura la responsabilité de l’évènement. « On devra représenter le pays au niveau de la pétanque mondiale, mais aussi en terme d’organisation, avec tous les présidents de clubs et les bénévoles. Cela va prendre du temps. On doit commencer à travailler là-dessus ».
Les résultats eux, devront suivre. Dans le passé, les jeunes ont décroché un titre de vice-champion de France en 2000 après une défaite 11-13 en finale contre une équipe marseillaise. Les seniors de leur côté sont allés jusqu’en quart de finale des championnats de France et se sont offerts une Coupe des DOM-TOM.
En Chine, Ramon Chang Man Sao, Patrick Ukako, Florian Mahossem, et Mathieu Spinouze ont pris la 6e place des derniers Mondiaux. Ils ont affronté la France, championne du monde en titre (défaite 3-13), le Vietnam (2-13) et une sélection Chinoise (victoire 13-3). Un premier essai prometteur, à confirmer.