Un tiers des jeunes calédoniens n'utilisent pas de préservatifs!

Organisé par l’agence sanitaire et sociale jusqu’à mercredi, un séminaire sur la santé sexuelle réunit des professionnels qui doivent décider du prochain programme d’actions prioritaires pour la période 2015-2019. Les chiffres sont alarmants en Nouvelle-Calédonie.
Ce séminaire a pour objectif principal d'organiser une meilleure prise en compte de la sexualité et du bien être dans la santé pour la période 2015 - 2019. Il s’agira du sixième plan (plan multisectoriel de prévention élaboré depuis 1991 et pour cinq ans). 
 
L’idée est de faire converger les efforts et les actions pour toucher la population le plus largement possible."D’une politique de prévention du VIH-Sida, on a élargi la prévention à celle de toutes les infections sexuellement transmissibles",résume Gwendal Boursicot, coordinatrice du programme santé sexuelle pour l’agence sanitaire et sociale. 
 
Si beaucoup d’actions ont été entreprises, beaucoup restent à faire : une jeune calédonienne sur quatre a déjà eu une grossesse, dont plus de la moitié était une grossesse non désirée, une jeune calédonienne sur cinq a déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse, 22% des femmes subissent des brutalités  physiques au sein de leur couple contre 8% en France,10% de la population a subi des tentatives de viols ou a été victime de viol dans sa jeunesse (avant l’âge de 16 ans). 
 
Un jeune calédonien sur quatre est porteur d’une infection sexuellement transmissible, la Chlamydia. Une maladie silencieuse qui à terme peut entraîner des infections génitales hautes et de la stérilité. C’est l’un des constats rappelés lors du séminaire sur la santé sexuelle qui s’est ouvert ce lundi à Nouméa.
 
Des chiffres effarants que les professionnels de la santé tout comme les associations aimeraient voir s’incliner. Mais l’évolution des mentalités est lente et les réflexes ne sont pas acquis comme le port systématique du préservatif : un tiers des jeunes calédoniens ne se protège pas lors de rapports sexuels malgré une progression de son utilisation lors du premier rapport. En matière de santé sexuelle et de bien être dans la santé et la société, la jeunesse est au cœur des préoccupations.
 
Une nouvelle étude a notamment été lancée sur le suicide des jeunes pour en comprendre davantage les causes. La précédente réalisée par le CHT en 2010 et 2011, comptabilisait 30 décès par an en moyenne et près de 300 tentatives de suicides en moyenne annuellement. Le suicide est la seconde cause de décès chez les 15-34 ans après les accidents de la circulation.