L'association Ensemble pour la Planète relance la polémique sur la présence d'hormones synthétiques dans la viande, en affirmant que les documents fournis par les services vétérinaires ne permettent pas de lever le doute. De son côté le gouvernement de Nouvelle-Calédonie veut rassurer les consommateurs.
"Les viandes de porc, de cerf et de bovin sont contaminées par des cocktails d’hormones et ce dans des proportions très préoccupantes». C’est ce qu’avait affirmé en juin dernier Martine Cornaille, la présidente de l'association Ensemble pour la planète (EPLP), tout en précisant qu'en 2013 près de trois échantillons sur quatre étaient "non conformes au regard des stiblènes, des stéroïdes de synthèse et des lactones".
Ces révélations, qui avaient provoqué de très vives réactions notamment de la part des éleveurs calédoniens, s'appuyaient sur les résultats d'analyses fournies par la DAVAR, la Direction des Affaires Vétérinaires, Alimentaires et rurales de Nouvelle-Calédonie.
Dès le début de cette polémique, la DAVAR a toujours formellement démenti. "La qualité de la viande locale est garantie" avait-t-elle notamment affirmé, ajoutant que depuis 12 ans, une infime partie des prélèvements effectués (0.3%) présentait des résultats incertains".
Les affaires vétérinaires avaient toutefois reconnu qu'il était en revanche difficile de se prononcer sur la qualité de viande importée en Nouvelle-Calédonie, en particulier celle en provenance de Nouvelle-Zélande et d’Australie. Sur ce point, la DAVAR s'était d'ailleurs engagée à mettre en place des contrôles sur la viande d'importation avant fin 2014.
Dans un communiqué rendu public ce lundi, EPLP remonte au créneau pour dénoncer les incohérences de cette affaire: " Du temps, beaucoup de temps a passé" explique l'association. "Il a fallu relancer, demander encore de nouveaux compléments… Nous avons finalement reçu des liasses de documents que nous avons étudiés. Ils nous ont permis de découvrir de scandaleuses pratiques (une femelle sur deux abattues est gestante…) mais ils n’ont, et nous le déplorons, pas permis après quatre mois d’attente de lever le doute concernant la présence d’hormones synthétiques dans certains de nos produits d’élevage. Sans doute parce que c’est impossible" .
Les précisions de Martine Cornaille, présidente de l'association EPLP (interrogée par Charlotte Mestre)
itv cornaille hormones
De son côté, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie tient un discours rassurant en affirmant que les viandes locales ne contiennent pas d'hormones, une constatation qui serait confirmée par la dernière campagne exceptionnelle de tests réalisés par la DAVAR et le SIVAP.
Les explications de Sonia Backès, membre du gouvernement en charge de l'agriculture (interrogée par Charlotte Mestre)
ITW Sonia Backès hormones