Tour Air France : L’arrivée triomphale de Fondère

Thierry Fondère après sa victoire
Soirée pleine d’effervescence samedi soir sur la place des Cocotiers. Des centaines de personnes sont venues acclamer Thierry Fondère. Le calédonien est bien le vainqueur du Tour 2014. Il devient le septième Cagou à réaliser cet exploit.
Il ne pouvait rêver mieux. Derrière les barrières entourant la place des Cocotiers, le public est enfin revenu pour assister au sacre d’un enfant du pays. Des anonymes, mais aussi des êtres chers à Thierry Fondère. Son amie, Shirley, ses copains de toujours, Tuanua Zahn et Kevyn Maïtéré Dubois, ses parents, et bien sûr tout le staff de la formation Axial Entreprise Pierre. Claude Honoré, son directeur sportif, et Pierre Dit Bocquet, l’un de ses principaux sponsors portent un tee-shirt jaune avant même la fin du critérium. Le président du CCN HP7, Jean Roscio-Piassot, qui le "considère comme son fils", est lui aussi présent. L’incident mécanique ou la chute que tout le monde redoutait dans un coin de sa tête n’a pas eu lieu. Les spectateurs ont poussé leur poulain, scandant son nom à chaque passage. Déterminé comme jamais, Thierry Fondère a fini les 40 minutes et 5 tours du critérium dans le peloton derrière Francesco Castegnaro de l’ACLN, enfin vainqueur d’une étape après quatre deuxième place. L’italien l’espérait tellement qu’il a levé les bras sur la ligne d’arrivée, un tour avant … le dernier tour. Au général, pas de changement. Fondère, porteur du maillot jaune depuis la 4e étape et l’arrivée à Ponérihouen, a su le conserver jusqu’au bout à Nouméa. Le néozélandais Logan Griffin de la formation australienne Paradice Investment termine 2e à 1 minute 46 secondes et le métropolitain Gaël Le Bellec de l’OPT, champion du monde de duathlon cette année en Suisse, se classe 3e à 1 minute 53 secondes.
A la fin du critérium, les corps se sont penchés sur les barrières métalliques pour tenter d’apercevoir le héros. Le mot n’est pas trop fort. Ils ne sont que sept Cagous à s’être offert un Tour de Calédonie. Thierry Fondère rejoint dans la légende du cyclisme territorial les Daniel Cornaille, Jean-Louis Clemen, Philippe Thépinier, Jean-Claude Lecourieux, Christian Pierron et Jérôme Bonnace. Le gamin formé par le CCNHP7 s’est approché du point de départ provoquant les acclamations de la foule. Après une photo d’équipe, au milieu de la route, avec ses coéquipiers métropolitains Tom Bossis, Mathieu Delarozière, Pierre Comet et l’australien Kyle Thompson, il a du se frayer un chemin pour avancer de quelques pas et se rapprocher du podium installé sur la place des Cocotiers. Les accolades se sont enchaînées, et d’abord avec Gérard Salaun, l’organisateur du Tour. Fondère a ensuite répondu aux sollicitations médiatiques. Il s’est fait interviewé par les radios et la presse, puis par NC1ère TV et Natacha Cognard en direct dans le journal télévisé.
La remise des prix commence un peu plus tard, et les hommes qui ont marqué ce Tour 2014 sont récompensés. Parmi eux : Jean-Marie Gouret qui monte sur la plus haute marche du podium pour le meilleur grimpeur et le plus combatif. Il n’a pas été loin d’un incroyable triplé, laissant le maillot vert de peu à Castegnaro dans la 10e et ultime étape ce samedi soir. Quoiqu’il en soit, le métropolitain aura impressionné avec ses trois victoires d’étape à Xepenehe, Ponérihouen, et Moindou. Ses coéquipiers Geoffroy Millour et Jonathan Masson ayant également gagné à Hienghène et Koumac, la formation OPT obtient logiquement la 1ère place du classement par équipe.
Logan Griffin, lui, peut regagner la Nouvelle-Zélande avec le maillot blanc du meilleur jeune. 2e du classement général à seulement 19 ans, il promet de revenir sur le Caillou pour aller chercher la 1ère place. La fusée Kiwi a du caractère et du talent. Il est passé de la 4e à la 2e position, à l’issue du contre-la-montre vendredi. Preuve qu’il est prêt à se battre jusqu’au bout.
Vient ensuite le podium final suivi d’un superbe feu d’artifice. Une apothéose pour une soirée inoubliable. Fondère est le vainqueur du Tour et le cyclisme calédonien revit un peu grâce à lui.