Le Président de la République s'apprête à entamer dimanche soir un marathon de 36 heures en Nouvelle-Calédonie. Une visite éminemment politique pour tenter de restaurer la confiance et une forme d’autorité de l’Etat, le troisième partenaire de l’Accord de Nouméa.
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Restaurer la confiance. Ou tout du moins enrayer le phénomène de défiance affiché par une grande partie de la classe politique non-indépendantiste à l’égard de Paris. Sentiment déclenché il y a quatre mois maintenant par le départ fracassant du précédent Haut-commissaire, Jean-Jacques Brot, et son oracle funeste, le fameux « largage de la Nouvelle-Calédonie ». De polémiques en sorties médiatiques, la suspicion à l’égard du président socialiste François Hollande n’a depuis jamais quitté la droite locale. Messieurs Christnacht et Merle peuvent en témoigner.
Le Rassemblement et son président, Pierre Frogier, sont, à l'évidence, les plus prompts à sonner la charge. Ce dernier, qui à la veille de son arrivée, a écrit au Président de la République pour le sommer une fois de plus de se découvrir et annoncer sa préférence pour la Calédonie de demain. Un message, une pression, qui passera aussi par la mobilisation tricolore dans les rues de Nouméa lundi. Sans Calédonie Ensemble de Philippe Gomès, toutefois, qui s’affiche de ce côté si de l’échiquier politique comme le seul interlocuteur, sinon bienveillant, en tout cas conciliant, de François Hollande.
Mais le terrain n’en est pas moins miné côté indépendantistes aussi, avec une Union Calédonienne qu’il faut impérativement ramener à la table du dialogue sans reproduire l’erreur diplomatique du dernier comité des signataires. En clair : pas de favoritisme ostentatoire qui serait aussitôt interprété comme un aveu de faiblesse de l’Etat.
Question: dans ce contexte, François Hollande, prendra-t-il le risque de sortir de « l’équidistance », si chère à ses différents gouvernements depuis 2012 ?
Réponse probablement lundi soir lors de son discours au Centre Culturel Tjibaou.