Le président François Hollande a achevé sa visite officielle en Nouvelle-Calédonie mardi matin. Lundi soir, il s’est adressé aux Calédoniens depuis le Centre Culturel Tjibaou. Retour et éclairage sur le contenu de ses déclarations.
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Garantir la neutralité et l’impartialité de l’Etat dans l’application de l’Accord de Nouméa, tout en affichant, sinon une préférence, en tout cas un attachement indéfectible de la France à la Nouvelle-Calédonie.
C’est l’exercice d’équilibriste qu’a tenté lundi soir la président François Hollande, dans son discours face aux élus Calédoniens. Un discours qui poursuivait deux objectifs : rassurer et responsabiliser.
Le discours visait donc tout d’abord à rassurer sur l’implication totale de l’Etat dans le processus de sortie de l’Accord de Nouméa. Pour se faire, François Hollande s’est inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, affirmant qu’il y avait bien à ce jour une unité nationale autour de la Nouvelle-Calédonie, dont il est, en tant que chef de l’Etat, le garant.
En traduisant ce langage diplomatique présidentiel, il faut comprendre : il n’y a pas de complots socialistes pour « larguer la Calédonie ». En revanche, et même si le président a soigneusement évité « l’équidistance », qui centralise toutes les critiques, il a martelé que c’était aux Calédoniens, et en premier lieu à leurs élus, de préparer leur projet de société. D’où la formule : « L’Etat doit être pleinement à sa place, pas à votre place ».
Une prise de responsabilité qui doit rester selon le chef de l’Etat dans la droite ligne du dialogue et du consensus, qui a caractérisé les vingt dernières années. Il a pour cela livré sa méthode : le pragmatisme des petits pas, déjà dessiné par le Premier Ministre Manuel Valls lors du dernier Comité des signataires.
S’il n’est jamais frontal, François Hollande a tenu a abordé les sujets qui fâchent. A défaut de consensus local, il ne sera pas possible d’éviter la consultation prévue par l’Accord de Nouméa, et donc par la loi. Mais pour le président, la solution pour que le résultat de cette consultation soit consensuel et pérenne est de ne pas se cristalliser sur une question, mais de poser plusieurs questions aux Calédoniens, parmi lesquelles celle de la citoyenneté. « Le corps électoral ne peut être ni complètement ouvert, ni totalement fermé », a précisé François Hollande.
Le Président n’a pas fait part de sa préférence pour la Nouvelle-Calédonie dans la France, mais a déclaré à plusieurs reprises que « la Calédonie serait toujours liée à la France ». Un attachement indéfectible, exprimé de façon quelque peu détournée sur le terrain de la géopolitique.
François Hollande s’est déclaré à la disposition de toutes les forces politiques pour poursuivre le dialogue et a tenu à finir sur une note enthousiaste : « Soyez fiers de ce que vous avez faits a-t-il martelé après 38 minutes de discours ».