En Nouvelle-Calédonie, une femme sur 4 est victime de violences

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, retour sur la situation en Nouvelle-Calédonie. Les chiffres sont accablants : une Calédonienne sur 4 est victime de violences. 
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, associations, militants et politiques prennent la parole concernant ce fléau, qui affecte tous les pays du globe. 
 
La Nouvelle-Calédonie est malheureusement loin d’être épargnée par les faits de violence à l’encontre des femmes, comme en témoignent les derniers chiffres officiels disponibles : une Calédonienne sur 4 subit des violences et une sur 8 a subi des attouchements sexuels ou a été violée avant l’âge de 15 ans. De nombreux acteurs s’accordent pour dire que ces chiffres, qui datent déjà de 2004, sont sans doute aujourd’hui supérieurs. 
 
Victimes de la violence, mais aussi victimes de la honte liée à leur situation, 95% des femmes ne porteraient pas plainte. 
 
« C’est possible car beaucoup de victimes ont un sentiment de dévalorisation majeure. certaines se perçoivent ou s’auto-percoivent du point de vue de ce qu’on leur dit, que si ça leur arrive, c’est de leur faute », souligne Anne-Marie Mestre, présidente de l’association SOS Violences sexuelles. 
 
Depuis 2008, pourtant, plus besoin de passer par une main courante. 
 
« Les faits peuvent être révélées soit par la victime elle-même, soit par l’environnement de la victime », explique Claire Lanet, Procureur de la République. « A partir du moment où les faits sont révélés, il y a obligatoirement ouverture d’une enquête pénale. Si les faits sont avérés, la procédure poursuivra son cours jusqu’au bout, y compris si la victime ne souhaite pas porter plainte ». 
 
Retrouvez le reportage en images de Karine Arroyo et Gaël Detcheverry pour NC1ère : 

 

« Je pense qu’il faut aller au-delà de la santé publique, c’est un cas de société majeure », explique Martine Lagneau, 1ère Vice-Présidente de la Province Sud, en charge de la condition féminine. 
 
Pour elle, les chiffres actuellement disponibles sont sous-estimés : « Je pense qu’aujourd’hui, on est peut-être très loin de ces chiffres. » Dix ans après la publication des chiffres concernant les violences faites aux femmes en Nouvelle-Calédonie, le besoin d’actualisation de ces données se fait sentir. « Nous allons refaire des études, des points d’étape pour avoir des chiffres réels ». 
 
Martine Lagneau, invitée du JT lundi sur NC1ère, répondait aux questions de Dave Waheo-Hnasson :