Sida : encore trop peu de personnes se font dépister en Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, la population hésite encore trop souvent à venir se faire dépister. Une nécessité pourtant pour lutter contre la propagation de la maladie.
À l'occasion de la 26ème Journée Mondiale de lutte contre le sida, qui s’est déroulée lundi 1er décembre, des manifestations visant à informer et sensibiliser le grand public se sont déroulées partout dans le monde. 
 
En Nouvelle-Calédonie aussi, des animations étaient organisées par l’association Solidarité Sida NC. L'association, qui propose d’ordinaire des dépistages anonymes et gratuits deux fois par semaine, proposait aussi des tests lundi après-midi dans le cadre de cette Journée. 
 
"C'est dangereux". "Ca fait peur, la maladie". Des réactions fréquentes et le sentiment général de nombreux Calédoniens quand on les questionne sur le virus du VIH. Le sida fait toujours peur et une partie de la pouplation semble avoir conscience de la gravité de la maladie.
Ecoutez le micro-trottoir réalisé par Malia Noukouan pour NC1ère :

Journée mondiale de lutte contre le sida en Nouvelle-Calédonie

 

14 nouveaux cas ont été dépistés depuis le début de l’année en Nouvelle-Calédonie. A ce jour, 212 personnes vivent officiellement avec le virus du VIH sur le Caillou. 
 
Si le dépistage précoce peut être salutaire, il est aussi un facteur primordial pour réduire la propagation de la maladie.  
 
Mais les personnes viennent souvent se faire dépister trop tardivement en Nouvelle-Calédonie, comme le constate Karine Brillet, responsable  de l’Association Solidarité Sida. Elle réagissait au micro de Jean-Paul Treuil pour NC1ère.  

Dépistage du sida en Nouvelle-Calédonie

 

« On ne sait pas le nombre de personnes qui sont séropositives et qui s’ignorent. C’est un peu ces personnes-là qui favorisent la propagation du virus du sida  », explique Virginie Nicolini de l’association Solidarité Sida NC, invitée du JT de NC1ère lundi soir. « Comme ils ne sont pas traités, à l’intérieur de leur corps, le virus se multiplie et elles sont alors très contaminantes ».
 
Retrouvez l’intégralité de l’entretien conduit par Gwen Quemener pour NC1ère : 

 

Chaque année, 20.000 Calédoniens se font dépister. Cela représente 13% de la population, bien trop peu pour les professionnels de la santé. 
 
« Ce qui empêche la population de se faire dépister, c’est d’abord la méconnaissance du risque pris pendant le rapport sexuel, et la deuxième chose, c’est la peur des idées reçues par rapport à l’infection et au regard sur une personne qui fait un dépistage », explique Isabelle Monchotte, médecin et sexologue. 
 
Pour elle, il y a urgence pour les professionnels de la santé d’aborder la question de la sexualité avec les patients, en particulier lors de consultations. « C’est le moment d’informer son consultant que la sexualité a un objectif de plaisir mais qu’il y a aussi des risques, dont les infections sexuelles ». 
 
Retrouvez le reportage en images de Judith Rostain et Michel Bouilliez pour NC1ère :