Vavouto: la fuite de métal a déjà coûté 330 millions CFP. Et ce n'est pas fini.

La fuite de métal, qui a duré toute la journée de vendredi, va coûter au moins 330 millions CFP. Un chiffre provisoire qui ne tient pas compte des dégâts occasionnés sur le four n°1. D'autant qu'il va falloir pour KNS et Glencore revoir les prévisions de production à la baisse. 
Ce fut la semaine de "scoumoune" pour KNS à Vavouto. Une première détonation, lundi, entraînant l'évacuation de l'usine pendant 90 minutes puis, vendredi, beaucoup plus grave, une fuite de métal sur le four en fusion N°1 qu'il a été difficile de maîtriser avant la fin de la journée, soit près de 11 heures après l'incident. Dans les deux cas, il n'y a eu aucun blessé, juste des vérifications auditives sur quatre salariés (deux lundi, deux vendredi). D'après Laurent Fogliani, le responsable de la communication de KNS, il n'y a pas eu, non plus, le moindre impact environnemental. Soit. Il n'en demeure pas moins que cette série d'incidents pose des questions sur la maîtrise du procédé, sur ses incidences à court et moyen terme. En revanche, les procédures de sécurité ont parfaitement fonctionné et elles ont été appliquées avec le professionnalisme nécessaire en pareil cas. 
On sait déjà que la perte du métal va coûter 330 millions de francs CFP à KNS et Glencore. Car pas moins de 500 tonnes de ferro-nickel se sont retrouvées à terre. Sans compter les dégâts occasionnés sur et autour du four n°1 , d'autant qu'on ne connaît pas encore les causes de ce nouvel accident et que la zone concernée - évaluée à 15 m2 - reste inaccessible; experts et personnels ne peuvent se rendre sur place pour les premières constatations car les caméras thermiques indiquent que la température est encore trop élevée. 
En attendant la reprise de la production, le Plan d'Opération Interne (le POI, qui a parfaitement fonctionné) a été levé et le travail a repris en début de week-end. En effet, le four n°2 , lui, est intact. Mis en veille, il est réchauffé pour permettre au métal en fusion à l’intérieur de ne pas se solidifier. Seule la production est pour l'instant stoppée.

 

Pas de mesures sociales pour l'instant

KNS n’envisage pas de mesures sociales tant que les résultats de l’enquête ne sont pas connus. Le premier bilan doit permettre de faire le point sur les infrastructures de" l’assainage" situées à l’arrière de l’usine métallurgique. Elles servent à transformer le métal en fusion en grenailles de ferronickel, ce qui correspond au produit final vendu par l’industriel. 
Si aucun impact n’est révélé, il serait possible, d'après KNS, de reprendre la production avec le four numéro 2, sous 4 jours.
Les premières conclusions de l’enquête sont attendues mardi prochain. Une rencontre est également prévue avec la DIMENC, la DTE (inspection du travail) et les partenaires sociaux en début de semaine prochaine.