Quelles perspectives pour le nickel calédonien en 2015 dans un contexte mondial en pleine mutation?

Après les incidents dans les usines du Sud puis du Nord, la production calédonienne de nickel sera inférieure aux prévisions. Mais les stocks mondiaux sont élevés et les cours stables. 2015 devrait être une année de transition. 
La production de métal des usines de Goro et de Vavouto n'accroitera pas beaucoup le volume des stocks de nickel à la bourse des métaux de Londres. Les deux unités de traitement du nickel encore en phase de montée en puissance ont du revoir leur prétention de production à la baisse pour 2015.

Pour le moment, les stocks mondiaux de nickel affichent 400 000 tonnes de réserve. Cela ne favorisera pas une remontée des cours qui ont fait un bond en milieu d'année dernière lorsque l'Indonésie a cessé d'exporter son minerai de nickel dans le but de le valoriser à domicile. On évoque la construction d'une trentaine d'usines dans ce pays à l'horizon 2017.
Dans le même temps, les russes de Norilsk annoncent une hausse de production pour cette année à la faveur de la modernisation de leur outil. 

En Chine, on prévoit pour 2015, une production d'acier inoxydable inférieure à celle de 2014, donc un besoin plus faible en nickel. Les Chinois achètent désormais du nickel aux Philippines pour compenser l'arrêt de la fourniture indonésienne, ils utiilsent du pig iron, un nickel de qualité inférieure moins cher à l'achat, mais plus coûteux à transformer.

Dans ce contexte, les cours du nickel, redescendus en début d'année à 15 000 dollars la tonne ont peu de raison d'évoluer avec une grande amplitude. Cela laisse du temps aux opérateurs calédoniens de résoudre les problèmes techniques avant de produire à plein régime et de vendre le métal produit en Nouvelle-Calédonie sur un marché fortement influencé par la hausse du dollar et la baisse des prix de l'énergie.
 

Le récit en images d'Erik Dufour