Après le passage de Pam, pénurie de kava à l'horizon

Le cyclone Pam, qui a ravagé une grande partie de l’archipel du Vanuatu il y a une dizaine de jours, a détruit une grande partie des récoltes du pays. Mais au-delà des denrées alimentaires, il est un autre produit qui pourrait venir à présent à manquer, jusqu'en Nouvelle-Calédonie : le kava.
Les plantations des racines de kava, très convoitées, ont été fortement affectées par le passage de Pam. La destruction et le déracinement de plants impliquent logiquement une baisse de l’importation dans les mois à venir, voir même les années, puisqu’il faut patienter environ cinq ans pour espérer une récolte. 
 
La qualité des racines disponibles prochainement risque aussi d’être de moindre qualité. Les producteurs Ni-Vanuatais s’évertuent actuellement à faire sécher dans l’urgence des plantes déracinées, qui ne sont pas encore arrivées à maturité, avant qu’elles ne pourrissent. 
 
« J’ai déjà augmenté mes tarifs », explique Claude Guyet, importateur de kava en Nouvelle-Calédonie depuis dix ans. « On va se retrouver avec des nakamals qui vont être obligés de travailler avec de la poudre, avec du kava broyé ». 

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Derniers maillons de la chaîne commerciale, les gérants de nakamals déclarent subir de plein fouet l’augmentation des prix par les importateurs. 
 
« D’après mes informations, le kava est acheté à 1000 francs le kilo. Arrivé ici, il y a une différence de 1.400 francs. », explique Didier Figa, gérant d’un nakamal. 

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Avec plus de 200 nakamals en Nouvelle-Calédonie et une consommation d’environ 300 tonnes par an, le kava représente une véritable manne financière pour des centaines de personnes. La pénurie annoncée isque donc de porter préjudice à certains nakamals calédoniens. 
 
« C’est un vrai business », s’alarme Luijya Dam, gérante d’un kava. « Ceux qui ont les moyens résisteront ». 

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