Invité du JT de NC1ère dimanche 19 avril, le président du gouvernement Philippe Germain, élu le 1er avril dernier, est revenu entre autres sur son élection, les liens entre Calédonie Ensemble et le FLNKS, le programme économique du gouvernement et la marche du 24 avril.
Sur le fait que son élection génére des « crispations », Philippe Germain répond qu’il reste « serein » : « Ceux qui crient au loup sont ceux qui hier ont levé le drapeau du FLNKS, ont porté Rock Wamytan à la présidence du Congrès ou ont monté une véritable coalition avec les indépendantistes », ajoute-t-il.
Concernant les accusations à l’encontre de Calédonie Ensemble concernant des accords passés avec le FLNKS et une supposée subordination du parti au gouvernement français, Phillipe Germain maintient sa position : « Je n’ai pas de fil à la patte, ni avec François Hollande, ni avec Nicolas Sarkozy, ni avec le FLNKS (…) Mon âme n’est pas à vendre ».
Le président du gouvernement récuse aussi les accusations selon lesquelles il mènerait un programme socialiste, et se dit non favorable aux 35 heures, au RMI, ou à l’impôt sur les grandes fortunes, au contraire du gouvernement français.
« La situation n’est plus la même aujourd’hui », ajoute-t-il. « C’est le FLNKS qui a décidé, dans un acte citoyen et sans contrepartie de mettre un terme à la crise du gouvernement ».
Pas d’alliance non plus avec le Palika donc, aux dires du président. « J’ai été élu également avec des voix de l’Union Calédonienne », explique-t-il.
Il insiste sur le fait que Calédonie Ensemble n’a pas changé de position après l’élection : « Nous étions favorables au 51% de la SLN avant mon élection, nous le sommes toujours. Nous étions favorables à la préparation et à l’examen compétences liées à l’article 27. On n’a pas changé. Au même titre, nous étions favorables au drapeau commun de la Nouvelle-Calédonie, nous y sommes toujours favorables ».
Quant aux convergences sur certains dossiers, elles lui paraissent normales et nécessaires, même avec les indépendantistes : « Que l’on ait des rapprochements sur un certain nombre de questions économiques et sociales, avec le Palika, avec l’UC, mais d’ailleurs aussi avec l’UCF ou le Rassemblement, c’est normal. On doit construire l’avenir de notre pays. On doit construire le modèle économique et social. Et on ne fera pas sans les indépendantistes. Ils représentent près de la moitié de la population. Il faut donc construire un pays, des mesures sociales qui correspondent à tous les Calédoniens ».
Sur la question du nickel, Philippe Germain se défend d’être l’avocat de la Province Nord : « Notre richesse nous appartient, le nickel est la richesse du pays. On doit faire en sorte qu’elle rapporte aux Calédoniens ».
Reconduire les dispositifs de défiscalisation, redonner du pouvoir d’achat aux Calédoniens, lancer les travaux sur la compétitivité, mettre en oeuvre le régime de retraite obligatoire pour les travailleurs indépendants, la taxe sur la consommation en 2016, qui se « substitue à des impôts existants », font partie des mesures annoncées pour « redonner confiance aux Calédoniens ».
Philippe Germain appelle aussi les élus à montrer l’exemple : « Gouverner à la méthode de Philippe Germain, c’est faire des économies. Aujourd’hui, on ne peut pas demander aux Calédoniens de faire des efforts si nous-mêmes, nous ne sommes pas en capacité de nous serrer la ceinture et de montrer l’exemple ». Il insiste sur la réduction des dépenses publiques pour les élus : « Il faut qu’on réduise nos dépenses de fonctionnement, nos dépenses de cocktails, nos dépenses de voyages, nos dépenses de communication ».
Enfin, le président du gouvernement indique que Calédonie Ensemble sera présente à la marche du 24 avril prochain, à l’appel du Front pour l’Unité (FPU) et de l’Union pour la Calédonie dans la France (UCF). Il met par contre en garde contre le fait que « manifester pour la France, c’est appeler demain à des manifestations contre la France » : « On est dans le dernier mandat de la Nouvelle-Calédonie, il faut travailler, il faut donner confiance aux gens, il ne faut pas se radicaliser ».
Retrouvez l’intégralité de l’intervention de Philippe Germain, interrogé par Alexandre Rosada pour NC1ère :