Il y a vingt-sept ans, à Ouvéa...

Le 22 avril 1988, des militants indépendantistes attaquaient la gendarmerie de Fayaoué, à Ouvéa. Pour la Nouvelle-Calédonie, cet événement, et son tragique dénouement douze jours plus tard, signera le dernier événement sanglant d’une décennie de crise.
Il y a 27 ans, le 22 avril 2015, deux jours avant le premier tour des élections présidentielles, des militants indépendantistes kanaks et membres du FLNKS, attaquaient la gendarmerie de Fayaoué, sur l’île d’Ouvéa. 
 
L’attaque menée par Alphonse Dianou, représentant des Jeunes de l'Union calédonienne, et ses hommes, et qui visait à occuper la gendarmerie et prendre les gendarmes en otage, tourne rapidement au bain de sang. Quatre gendarmes sont tués par balles. 
 
Les vingt-sept autres gendarmes, désarmés, sont pris en otage et séparés en deux groupes. Le premier groupe se rend dans le sud de l’île à Mouli, où les otages seront libérés trois jours plus tard. Le second groupe est conduit dans une grotte près de la tribu de Gossanah.
 
Douze jours plus tard, à l’aube du 5 mai, l’assaut, baptisé « opération Victor », sera lancé sur la grotte. L'opération se soldera par 21 morts, dont 19 Kanak. Ce dénouement sanglant sera vivement critiqué. Jusqu’à ce jour, la polémique règne encore sur les conditions dans lesquelles certains de ces Kanak ont trouvé la mort.  
 
Cette tragédie précipitera les protagonistes des différents bords à trouver une solution de long terme, qui débouchera au mois de juin à la signature des Accords de Matignon. 

Tous les ans, le 22 avril, une messe a lieu à l'église Saint-Michel de Fayaoué, en souvenir des quatre gendarmes et deux paras tués au cours de la prise d’otage.