Indonésie: rejet de l'ultime recours d'un Français condamné à mort

© AFP PHOTO / ROMEO GACAD Le messin, Serge Atlaoui, escorté par des policiers d'élite, à sa sortie de l'audience à Tangerang (banlieue de Jakarta, Indonésie), le 11 mars 2015.
En Indonésie, un Français âgé de 51 ans, emprisonné depuis 2005 et condamné à mort en 2007 pour trafic de drogues, doit être exécuté après avoir vu son ultime recours rejeté par la Cour suprême indonésienne. 
Le dernier espoir de Serge Atlaoui, un Français âgé de 51 ans, emprisonné depuis dix ans en Indonésie, vient de s’envoler. 
 
Arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d’ecstasy dans la banlieue de Jakarta, Serge Atlaoui avait été condamné en 2007 à la peine capitale pour trafic de drogue. 
 
Cet artisan soudeur, qui s’est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirme qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique. Il avait demandé un procès en révision, mais la Cour suprême d’Indonésie vient finalement de rejeter son ultime recours le 21 avril. 
 
A l’annonce du rejet du recours, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré à Paris que la France continuait « à espérer un geste de clémence ». A l’issue d’une rencontre avec son homologue cubain, il a poursuivi : « Nous sommes extrêmement préoccupés par cette décision et cette menace. »
 
La famille de Serge Atlaoui implore le président français François Hollande l'Union européenne de tout mettre en oeuvre pour le sauver. Sa femme, Sabine Atlaoui, s’est exprimée à l’antenne de RTL, depuis Jakarta où elle se trouve : « S'ils le tuent, une partie de moi sera morte. L'autre continuera à se battre ». D’après ses déclarations, son mari ne serait pas encore au courant de la décision de la Cour suprême, et elle devrait lui annoncer la nouvelle mercredi matin. 
 
Le président indonésien Joko Widodo, qui a pris ses fonctions en octobre 2014, a rejeté les demandes de grâce de tous les condamnés à mort dans des affaires de drogue, se montrant intraitable vis-à-vis de ces affaires. Six condamnés à mort, parmi lesquels cinq étrangers, ont été exécutés le 18 janvier dernier - une première fois depuis 2013.