Affaire Tyuiénon-Brot : le tribunal doit rendre sa décision lundi après-midi

Image d'archives - L'ancien Haut-Commissiare de Nouvelle-Calédonie Jean-Jacques Brot
La décision concernant l’affaire de diffamation qui oppose Gilbert Tyuiénon à l’ancien Haut-Commissaire de Nouvelle-Calédonie Jean-Jacques Brot doit être rendue lundi après-midi par le tribunal correctionnel.
Un Haut-Commissaire de la République visé par une plainte en diffamation : il s’agit d’une première en Nouvelle-Calédonie. Lundi après-midi, le tribunal correctionnel doit rendre sa décision concernant l’affaire qui oppose le maire de Canala, Gilbert Tyuiénon, à l’ancien Haut-Commissaire, Jean-Jacques Brot. 
 
L’affaire remonte à février 2014, alors que le Haut-Commissaire de l’époque, Jean-Jacques Brot, devait effectuer une visite à Canala. La veille au soir, Jean-Jacques Brot aurait semble-t-il refusé le temps de recueillement sur la tombe d’Eloi Machoro - moment qui était prévu au programme de cette visite. Le maire de la commune et ancien vice-président du gouvernement, Gilbert Tyuiénon, avait alors, dans la foulée, décidé d’annuler l’événement. 
 
La semaine suivante, une dispute intervient entre les deux hommes, avant une réunion du gouvernement. Le maire de Canala affirme que le Haut-Commissaire était parfaitement au courant des détails de sa visite - dont l’hommage sur la tombe du leader indépendantiste. De son côté, le Haut-Commissaire dénonce « une embuscade politique ». Jean-Jacques Brot utilisera d’ailleurs plusieurs fois ce terme, qu’il répétera ainsi quelques jours après les faits, lors d’interventions sur Radio Djiido et sur RRB. 
 
Suite à ces interviews, Gilbert Tyuiénon porte plainte en mai 2014 contre le Haut-Commissaire, pour diffamation. En cause également, des courriels de Jean-Jacques Brot au chargé des relations extérieures du gouvernement François Bockel. 
 
Après plusieurs reports, l’affaire a été présentée en mars dernier devant les juges du tribunal correctionnel, soit près d’un an après l’introduction de la plainte. 
 
Pour Maître Lombardo, avocat de l’ancien Haut-Commissaire, les mails ne ressortent pas du domaine public et ne peuvent pas servir de base à une action en diffamation. Quant aux interventions radiophoniques de Jean-Jacques Brot, leurs propos seraient « tout au plus injurieux, mais pas diffamants ».
 
L’avocat de Gilbert Tyuiénon, Maître Deswarte, estime quant à lui, que les mails de l’ancien Haut-Commissaire à François Bockel doivent au contraire être rattachés au contexte général, et donc, aux interviews radio sur Radio Djiido et sur RRB. La Procureure de la République n’a rien requis.