Après le faux-pas d’un responsable du protocole diplomatique, l’ambassadeur australien en France a déposé sa démission. Son conjoint avait été prié de rester caché lors d'une visite officielle à Paris.
Fin avril, l’ambassadeur australien en France, Stephen Brady, devait accueillir le Premier ministre Tony Abbott, à l’aéroport du Bourget, près de Paris. Tony Abbott se rendait en France pour la célébration du centième anniversaire de l’Anzac Day.
L’ambassadeur Stephen Brady était accompagné de son conjoint, Peter Stephens. Mais au dernier moment, un responsable du protocole australien a demandé à Peter Stephens de rester dans la voiture.
Des sources gouvernementales australiennes ont tenté de justifier le geste du responsable en expliquant que le protocole diplomatique habituel requiert la présence des partenaires lors de visites officielles, uniquement si le Premier ministre est accompagné de son ou sa partenaire. Or la femme de Tony Abbott, Maggie, n’était pas présente pendant la visite.
Selon le Sydney Morning Herald, l’ambassadeur Stephen Brady, qui avait commencé sa carrière au département australien des affaires étrangères en 1982, a refusé cette explication et aurait déposé sa démission. Sa démission aurait toutefois été rejetée.
Tony Abbott a déclaré mercredi qu’il ne savait pas que son bureau avait demandé à Stephens de rester dans la voiture. « Je suis le Premier ministre et je ne m’occupe pas normalement de ces trivialités », a-t-il déclaré. Le Premier ministre en a profité pour vanter les mérites professionnels de son ambassadeur, qu’il a même qualifié « d’ami ».
L’affaire a fait grand bruit en Australie. Elle tombe en effet au moment où le Parlement australien envisage de légiférer sur le mariage pour tous dans le pays. Le parti conservateur d’Abbott, le Liberal Party, est opposé au mariage pour tous.
Tony Abbott ne s’est jamais caché de son opposition au mariage pour tous. En 2013, il avait expliqué à l’antenne d’une radio de Sydney qu’il considérait ce dernier comme « la mode du moment ». « Je ne suis pas quelqu’un qui veut des changements radicaux basés sur la mode du moment », avait-il déclaré.