Virus du Nipah : un risque d’épidémie limité en Nouvelle-Calédonie

Roussettes en Nouvelle-Calédonie
Inconnu jusque-là en Nouvelle-Calédonie, le virus du Nipah a été détecté récemment sur trois roussettes du Parc forestier. Le virus pourrait exister depuis plusieurs années sur le Caillou, mais le risque d’épidémie semble écarté.
En milieu de semaine, trois roussettes du Parc forestier de Nouméa ont été détectées positives au virus du Nipah. Les animaux ont été euthanasiés et les onze autres roussettes du Parc ont été placées en quarantaine. 
 
Si l’annonce a provoqué un certain émoi au sein de la population - le Niaph étant un virus transmissible à l’être humain et potentiellement mortel -, le risque qu’une épidémie se déclenche sur le Caillou semble écarté. 
 
« Il n’y a pas de risque d’épidémie en Nouvelle-Calédonie », tempère toutefois le Docteur Dominique Baudon, directeur de l’Institut Pasteur en Nouvelle-Calédonie. Le virus existerait en effet peut-être depuis plusieurs années sur des roussettes, sans avoir été constaté jusque-là. 
 
C’est en Malaisie que le virus du Nipah est découvert pour la première fois, en 1999. Il s’est ensuite progressivement répandu en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique. Certains témoignages attestent aussi de sa présence dans d’autres régions du monde, comme en Afrique par exemple. 
 
Le Nipah est transmis par les chauve-souris, qui sont ce qu’on appelle des « réservoirs de virus ». En effet, la particularité de cet animal est qu’il est uniquement porteur du virus, mais ne développe pas de signes de maladie. Une chauve-souris peut donc vivre des années en étant porteuse du virus, sans pour autant être malade. 
 
Par contre, elle peut contaminer d’autres animaux, par le biais de ses déjections, en particulier le porc. Les autres animaux infectés, dont le porc, ne se deviennent pas seulement porteurs du virus du nipah, mais développent aussi des signes de la maladie, dont l’issue peut être mortelle. Par effet de chaîne, l’être humain en contact avec des déjections de porc, peut à son tour être infecté par le virus.
 
En Nouvelle-Calédonie, les chasseurs, qui peuvent être en contact avec des roussettes, doivent prendre des précautions et bien se laver les mains après avoir manipulé ces animaux. A noter que le virus du nipah, qui est fragile, ne supporte pas la chaleur et est aussi immédiatement détruit par l’eau de javel. 
 
Retrouvez le reportage en images de Thierry Rigoureau et Maurice Ségu et pour NC1ère : 

 

Des prélèvements de sang des quatorze roussettes du Parc forestier, dont les trois qui ont été euthanasiées en milieu de semaine, sont à l’étude dans le laboratoire vétérinaire de la Nouvelle-Calédonie, à Païta. Des échantillons vont être envoyés en Australie pour des analyses complémentaires. 
 
Comment travaille le service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire de Nouvelle-Calédonie ? 
 
Explications en images avec le reportage en images de Nadien Goapana et Gaël Detcheverry pour NC1ère :