Gaël Yanno: "nous avons fait le choix de rester fidèles aux 13 000 électeurs qui nous ont fait confiance"

Le président du Congrès Gaël Yanno, s'est expliqué dimanche soir sur le choix politique de ne pas intégrer les rangs des Républicains et de préférer au contraire, préserver l'existence de son parti le MPC. Un choix fait en conscience, a-t-il affirmé, et en solidarité avec les autres élus du groupe.
Gaël Yanno a tenu à expliquer les raisons pour lesquelles il n'a pas voulu rejoindre le groupe "Les Républicains": un choix qui impacte lourdement l'actuel président du Congrès, puisqu'il perd toute chance de se succéder à lui-même; autre conséquence, le groupe UCF disparaît, boulevard Vauban: "Nous avons refusé le chantage qui nous a été fait depuis quelques semaines, et qui consistait à dire les choses suivantes: soit on rejoignait Pierre Frogier et on était assurés de garder la présidence du Congrès; soit on refusait et dans ce cas on nous disait clairement que le Rassemblement s'allierait à Calédonie Ensemble pour nous écarter de la présidence du Congrès. Nous avons fait le choix de rester fidèles aux 13 000 électeurs qui ont fait confiance à l'UCF il y a un an"

Gaël Yanno estime que ce n'est pas lui qui est isolé au sein de son parti, mais Sonia Backes: "Ce n'est pas le choix de l'isolement; il y a deux ans, nous étions un certain nombre à dire à Pierre Frogier qu'il allait trop loin dans les concessions sans contreparties faites aux indépendantistes. Malheureusement il ne nous a pas écoutés, et donc nous avons été un certain nombre à quitter le Rassemblement pour créer le Mouvement Populaire Calédonien. Tous les élus du MPC sont sur cette ligne politique. Seule, Sonia Backes s'est isolée et a choisi un chemin personnel et différent en rejoignant Pierre Frogier et en obtenant la présidence d'un groupe au Congrès. Tous les autres élus le regrettent profondément".
 

"Nicolas Sarkozy a demandé une coordination; pas une fusion"

Pour l'actuel président du Congrès, la coordination et le travail commun demandés par Nicolas Sarkozy, n'ont rien à voir avec la fusion exigée par Pierre Frogier: " Nous avons parlé avec Nicolas Sarkozy d'une coordination. Le Rassemblement souhaitait une fusion, donc soit je me soumettais à Pierre Frogier, soit je restais fidèle à l'esprit de la campagne électorale de 2014 et dans ce cas nous étions écartés. Nous, MPC, restons fidèles à cette ligne. L'UCF lui-même a prôné l'union, c'était un acquis du comité des signataires du 5 juin. Union ne veut pas dire soumettre l'autre et demander une fusion, c'est ça la différence, c'est que nous devons chacun être respecté et respecter l'autre, travailler ensemble"...
Gaël Yanno souhaite que le MPC conserve son identité et ses valeurs: "Ce n'est pas une question d'ego, il y a cette volonté de construire ensemble le camp loyaliste, et c'est ce que nous souhaitons, mais il n'est pas question pour nous de rallier l'un ou l'autre camp. Quand nous avons créé le regroupement de l'UCF, c'était pour travailler ensemble, comme alternative à Calédonie Ensemble et au Rassemblement, et construire un projet non-indépendantiste pour pouvoir commencer des négociations".
 

"La vérité et la sincérité en politique, c'est important"

Le président du MPC le martèle: il faut rester fidèle aux promesses faites aux électeurs: "Le groupe UCF, malheureusement, en raison des choix personnels de certains, n'existe plus au Congrès, mais nous continuerons notre chemin politique. C'est une déception pour les électeurs qui nous ont fait confiance. La vérité et la sincérité en politique, c'est important. Les électeurs nous demandent de ne pas changer en cours de mandat. Ceux qui le font créent le fossé qui existe entre nous et les électeurs. Nous n'avons pas voulu faire cela. Tous les élus du MPC, Philippe Blaise, et Nicole Robineau restent fidèles à nos engagements pris il y a un an. C'est donc une très large majorité qui a fait ce choix en conscience. On ne peut pas renoncer aux valeurs qui font le MPC. Je suis heureux d'être en conformité avec les engagements qui ont été pris et entouré de mes collègues élus qui veulent qu'on garde le cap fixé il y a un an, et ça, ça donne de la force, ça donne de l'énergie et ça permet de regarder les autres de façon plus sincère, et d'être plus serein, et de garder un langage de vérité. Les raisons pour lesquelles nous avons quitté le Rassemblement demeurent, et c'est la raison pour laquelle nous restons dans notre ligne politique".
 

"L'enjeu de jeudi est celui des tractations politiques et des règlements de compte"

Gaël Yanno estime avoir "dérangé" en ayant tenu certains propos: "L'enjeu de l'élection de jeudi n'est pas celle de mon bilan au Congrès. C'est celui des tractations politiques et des règlements de compte. J'ai voulu faire du Congrès une institution sérieuse et stable, où tout le monde pouvait travailler. Je pense que tout ceci a dérangé. Je pense que je dérange, quand je dénonce la guerre fratricide entre le Rassemblement et Calédonie Ensemble, qui affaiblit le camp loyaliste à 3 ans de 2018; je dérange quand je dénonce la coalition entre le Palika et Calédonie Ensemble pour faire élire Philippe Germain à la présidence du gouvernement; je dérange le Rassemblement quand je dénonce cet immobilisme jusqu'en 2017 par rapport aux négociations; et enfin, je dérange quand je vais à l'ONU porter la voix des loyalistes face aux indépendantistes"...
 
 

Gaël Yanno répondait à Alexandre Rosada.


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