Pour la CTC, Sarraméa doit se pourvoir d'un véritable cadre administratif et comptable

La Chambre Territoriale des Comptes, la CTC, a rendu son rapport d'observations définitives sur les exercices 2009 et suivants de la commune de Sarraméa. En ressortent, une situation financière dégradée, avec un résultat fortement déficitaire, et une désorganisation des services.
Située dans la chaîne, Sarraméa est une petite commune: elle compte 856 habitants. Son économie repose sur l'agriculture et le tourisme. Néanmoins, pointe la chambre territoriale des comptes, si le développement touristique représente un enjeu majeur, la commune n'est pas suffisamment organisée pour y faire face. D'une manière générale, d'ailleurs, Sarraméa doit se doter d'outils d'analyse, afin de mieux définir ses orientations. 
 

Un phénomène de chaises musicales dans l'encadrement administratif

Mais, avant de tracer des perspectives, la petite commune doit d'abord stabiliser son encadrement administratif et son service comptabilité. Sur un seul mandat, l'examen de la CTC fait en effet ressortir un phénomène de chaises musicales, avec des postes plusieurs fois pourvus, voire... non renouvelés. D'où une désorganisation des services. Et des désordres comptables en pagaille. Exemple, des factures datant de 2013, voire, de 2012 et même de 2009, sont rattachées au budget 2014, affectant la sincérité des comptes. Des comptes, dont le résultat global 2013 est déficitaire, avec - 31,2 millions de francs CFP, sans compter des dépenses de fonctionnement qui restent à mandater, toujours pour l'exercice 2013, à hauteur de... 22,3 millions de francs CFP.
 

"Responsabiliser les usagers"

Pêle-mêle, la CTC note que le taux de réalisation des dépenses d'équipement est inférieur à 50% sur l'ensemble de la période examinée; que l'épargne disponible présente en 2012 un solde négatif, et que, "en l'absence de fonds de roulement, la commune est contrainte de différer le règlement de ses fournisseurs, au risque de fragiliser leur situation financière". Si la commune est modérément endettée, sa marge de manoeuvre est faible, surtout si l'on tient compte des investissements importants qu'il lui reste à réaliser en matière d'eau et d'assainissement. Bref, Sarraméa doit travailler à présenter des comptes fiables, qui intègrent ses charges et ses engagements, et à rétablir une capacité d'auto-financement. Par ailleurs, la Chambre territoriale des comptes préconise la "responsabilisation des usagers", avec le recouvrement des factures et redevances dues.