Reçus jeudi par le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Philippe Germain, les rouleurs calédoniens sont décidés à rester mobilisés pour obtenir gain de cause.
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Les rouleurs de Contrakmine sont mobilisés depuis mercredi à la Baie de la Moselle, déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications.
Le président du gouvernement, Philippe Germain, accompagné de Valentine Eurissouké et Jean-Louis D’Anglebermes, élus UC et Palika, a reçu jeudi soir les manifestants.
Le chef de l’exécutif a proposé que contracteurs et rouleurs soient entendus par le Groupe des présidents de Province et des signataires de Nouméa, en charge de mettre en place la stratégie minière. Il a également réaffirmé qu’il associerait - cette fois par un écrit plus explicite - les petits mineurs et sous-traitants à la stratégie nickel. Enfin, il a émis l’idée de mettre en place un accord de branche interprofessionnel pour harmoniser la réglementation.
La réunion a également permis de faire le point sur les autorisations d’exportations vers la Chine, que demande les mineurs et qui sont jusque-là refusées par le gouvernement.
Pour Philippe Germain, exporter vers la Chine n'est pas une solution viable pour les mineurs calédoniens.
"L'année dernière, un trader proposait aux mineurs de leur vendre sur la Chine 48 dollars la tonne de minerai et aujourd'hui, le même trader dit qu'il ne peut pas acheter aujourd'hui au-dessus de 16 à 18 dollars", explique le président du gouvernement. "Ces propositions du trader, c'est bateau par bateau, coup par coup, en fonction des opportunités, des clients. Ca, ce n'est pas viable justement pour les rouleurs qui ont besoin de travailler tous les jours".
Pour le président, travailler avec l'Australie reste une solution pérenne pour les mines calédoniennes. "Avec l'Australie, on s'engage sur des volumes, sur plusieurs années, sur des prix", poursuit-il. "Avec des prix, je le rappelle, qui ne sont pas fixés sur cinq ans. C'est la formule de calcul, mais les prix évoluent avec le cours du nickel, comme ça se fait dans toute la profession".
Selon lui, le marché calédonien est trop petit et pas assez concurrentiel pour s'ouvrir à la Chine. "Aujourd'hui, nous sommes un tout petit exportateur de altérités. Ce sont les Philippines qui inondent le marché et eux, ils sont à côté de la Chine", souligne le président. "Nous, on a un handicap de neuf dollars la tonne pour combler l'écart de fret. On est plus cher de neuf dollars que les Philippines. Alors espérer aujourd'hui rivaliser avec les Philippines et avoir de meilleurs tarifs me parait compliqué."
Ecoutez l'intervention de Philippe Germain au micro de Martin Charmasson pour NC1ère La Radio :
Sur le point de l'exportation des altérités, les contracteurs restent, eux, fermes : ils veulent l'exportation vers la Chine.
Pour Wilfried Mai, président du syndicat des industries de la mine, il y a urgence.
"Au niveau de la Chine, actuellement, le prix du minerai est bas. C'est normal", explique-t-il. "Mais on veut les autorisations maintenant, comme ça, quand plus tard, dans deux mois, ou trois mois, ou quatre mois, les cours remonteront et on aura des prix intéressants, on a l'autorisation du fret".
Le syndicaliste rappelle que les mineurs ont déposé une demande d'exportation il y a déjà plusieurs mois. "Vous savez très bien, ici, avec des décisions politiques, pour demander l'autorisation… Regardez l'autorisation pour exporter vers la Chine, que nous avons faite l'année dernière. On attend jusqu'à maintenant", déplore-t-il.
Wilfried Mai critique enfin la position des politiques sur ce dossier. "Derrière tout ça, on dit 'il y a une usine pays qui va se mettre en place, il ne faut pas exporter, stratégiquement et tout ça…'. Mais je pense que ça, ce sont des bêtises" ajoute-t-il. "La Chine avale entre 40 et 60 millions de tonnes par an. Ce ne sont pas les un million de tonnes qu'on va exporter".
Ecoutez l'intervention de Wilfried Mai au micro de Martin Charmasson pour NC1ère La Radio :
Le président du gouvernement, Philippe Germain, accompagné de Valentine Eurissouké et Jean-Louis D’Anglebermes, élus UC et Palika, a reçu jeudi soir les manifestants.
Le chef de l’exécutif a proposé que contracteurs et rouleurs soient entendus par le Groupe des présidents de Province et des signataires de Nouméa, en charge de mettre en place la stratégie minière. Il a également réaffirmé qu’il associerait - cette fois par un écrit plus explicite - les petits mineurs et sous-traitants à la stratégie nickel. Enfin, il a émis l’idée de mettre en place un accord de branche interprofessionnel pour harmoniser la réglementation.
La réunion a également permis de faire le point sur les autorisations d’exportations vers la Chine, que demande les mineurs et qui sont jusque-là refusées par le gouvernement.
Pour Philippe Germain, exporter vers la Chine n'est pas une solution viable pour les mineurs calédoniens.
"L'année dernière, un trader proposait aux mineurs de leur vendre sur la Chine 48 dollars la tonne de minerai et aujourd'hui, le même trader dit qu'il ne peut pas acheter aujourd'hui au-dessus de 16 à 18 dollars", explique le président du gouvernement. "Ces propositions du trader, c'est bateau par bateau, coup par coup, en fonction des opportunités, des clients. Ca, ce n'est pas viable justement pour les rouleurs qui ont besoin de travailler tous les jours".
Pour le président, travailler avec l'Australie reste une solution pérenne pour les mines calédoniennes. "Avec l'Australie, on s'engage sur des volumes, sur plusieurs années, sur des prix", poursuit-il. "Avec des prix, je le rappelle, qui ne sont pas fixés sur cinq ans. C'est la formule de calcul, mais les prix évoluent avec le cours du nickel, comme ça se fait dans toute la profession".
Selon lui, le marché calédonien est trop petit et pas assez concurrentiel pour s'ouvrir à la Chine. "Aujourd'hui, nous sommes un tout petit exportateur de altérités. Ce sont les Philippines qui inondent le marché et eux, ils sont à côté de la Chine", souligne le président. "Nous, on a un handicap de neuf dollars la tonne pour combler l'écart de fret. On est plus cher de neuf dollars que les Philippines. Alors espérer aujourd'hui rivaliser avec les Philippines et avoir de meilleurs tarifs me parait compliqué."
Ecoutez l'intervention de Philippe Germain au micro de Martin Charmasson pour NC1ère La Radio :
ITW Germain 08/08/15
Sur le point de l'exportation des altérités, les contracteurs restent, eux, fermes : ils veulent l'exportation vers la Chine.
Pour Wilfried Mai, président du syndicat des industries de la mine, il y a urgence.
"Au niveau de la Chine, actuellement, le prix du minerai est bas. C'est normal", explique-t-il. "Mais on veut les autorisations maintenant, comme ça, quand plus tard, dans deux mois, ou trois mois, ou quatre mois, les cours remonteront et on aura des prix intéressants, on a l'autorisation du fret".
Le syndicaliste rappelle que les mineurs ont déposé une demande d'exportation il y a déjà plusieurs mois. "Vous savez très bien, ici, avec des décisions politiques, pour demander l'autorisation… Regardez l'autorisation pour exporter vers la Chine, que nous avons faite l'année dernière. On attend jusqu'à maintenant", déplore-t-il.
Wilfried Mai critique enfin la position des politiques sur ce dossier. "Derrière tout ça, on dit 'il y a une usine pays qui va se mettre en place, il ne faut pas exporter, stratégiquement et tout ça…'. Mais je pense que ça, ce sont des bêtises" ajoute-t-il. "La Chine avale entre 40 et 60 millions de tonnes par an. Ce ne sont pas les un million de tonnes qu'on va exporter".
Ecoutez l'intervention de Wilfried Mai au micro de Martin Charmasson pour NC1ère La Radio :
ITW Mai 08/08/15