Nouvelle-Zélande : des mesures contre la conduite dangereuse des touristes

Image d'archives - Accident de la route
Mardi, les autorités néo-zélandaises ont dévoilé une série de mesures préventives censées prévenir une dangereuse escalade des accidents de la route, causés par des touristes au volant.
En début de semaine, les autorités de Nouvelle-Zélande ont dévoilé des mesures visant à prévenir l'augmentation des accidents de la route dans le pays. Ces mesures ciblent particulièrement les touristes et ce, dès leur arrivée sur le territoire.

Un questionnaire obligatoire à l'arrivée sur le territoire

Les touristes seront désormais invités à répondre à un questionnaire obligatoire, qui sera intégré aux renseignements à remplir lors du passage par les services de l’immigration.

Parmi les points principaux figurant sur le questionnaire, il est par exemple demandé à l’arrivant s’il ou elle est bien au fait du code de la route et des règles de circulation en Nouvelle-Zélande, s’il ou elle a conduit régulièrement un véhicule dans son pays d’origine au cours des douze derniers mois, s’il s’agit d’une première expérience de conduite en Nouvelle-Zélande ou encore si le véhicule que le touriste se prépare à louer correspond ben à la catégorie qu’il ou elle a l’habitude de conduire.

La formulation de ce questionnaire, traduit dans plusieurs langues, dont le français, est le fruit d’une réflexion entre le syndicat des professionnels du tourisme et celui des loueurs de véhicules. Tous les acteurs de ces filières sont dès à présents encouragés à adhérer à ce code et à le faire appliquer par leurs futurs clients.

Un touriste français condamné pour avoir causé un accident

En mars 2015, un touriste français avait été condamné par un tribunal néo-zélandais à verser une amende de 19.000 dollars néo-zélandais (1.500.000 francs CFP), après que la justice l’ait reconnu coupable de conduite dangereuse ayant entraîné une collision, alors qu’il conduisait du mauvais côté, sur une route nationale.

Le 5 janvier 2015, l'accident s'était soldé par un choc frontal avec un véhicule venant en sens inverse, et avait entraîné de graves blessures pour le conducteur français et son épouse, ainsi que deux autres femmes qui se trouvaient dans l’autre véhicule, blessées à des degrés divers.

L’accusé, qui a comparu dans une chaise roulante tout au long du procès, a déclaré ne pas se souvenir de l’accident en raison d’un traumatisme crânien. Il a tenté de faire valoir l’inattention, pour justifier le fait que le véhicule qu’il conduisait se trouvait, au moment de l’impact, sur le côté droit de la route.

Le couple français a été soigné à l’hôpital de Waikato, où ils ont subi plusieurs opérations. Au moment de l’accident, ils se trouvaient en Nouvelle-Zélande depuis deux semaines pour leur lune de miel.

Dans le cadre d’une médiation judiciaire intervenue plus tôt, le couple a accepté de verser des dommages-intérêts aux victimes néo-zélandaises de l'accident.

Fin mars, la justice de l’État de l’Australie occidentale (Sud-ouest du pays) a condamné un ressortissant français à une peine de douze mois de prison après qu’il ait été reconnu coupable du décès d’un motocycliste. Il conduisait du mauvais côté de la route.

Vers un permis de conduire "spécial touristes" ?

Suite à plusieurs accidents de la route impliquant des ressortissants étrangers - le plus souvent au volant d’une voiture de location -, et ayant déjà fait plusieurs morts (neuf victimes depuis le début de l’année 2015), la polémique a refait surface en Nouvelle-Zélande ces dernières semaines, concernant l’éventuelle introduction d’un permis de conduire "spécial touristes". Ce permis s'appliquerait en particulier pour les touristes originaires de pays où l’on conduit à droite.

Une autre approche, plus radicale, est celle choisie par certains groupes de personnes, qui, dès qu’ils ont identifié un conducteur étranger semblant constituer un danger, entreprennent de lui confisquer les clés du véhicule.

Certains touristes, dont des Allemands et des Chinois, ont ainsi été pris en chasse sur plusieurs dizaines de kilomètres, avant de se faire subtiliser les clés de leur voiture de location. À tel point que fin février, la police nationale a dû rappeler aux Néo-zélandais que de telles pratiques se situaient en-dehors de la loi et étaient par conséquent passibles de poursuites et de condamnations judiciaires.