Certaines de ces personnes sont accusées d'avoir voulu créer un État indépendant chrétien, d'autres auraient utilisé des armes et se seraient entraînées dans des sortes de camps militaires. Les arrestations ont eu lieu dans la province de Ra, dans le nord de l'île principale, mais aussi, ces derniers jours, dans la province de Nadroga et de Navosa, dans le sud-ouest. Aman Ravindra-Singh est un avocat de Lautoka, il représente la plupart des accusés. Une tâche très délicate vu le peu d'informations dont lui-même dispose, affirme-t-il : « En réalité, nous avons été maintenus dans l'obscurité, alors que nous sommes leurs avocats. Et nous attendons encore de voir l'ombre d'une preuve en ce qui concerne les accusations d'utilisation de fusils et d'armes à feu lors d'entraînements de type militaire. »
Une opacité sciemment entretenue par les autorités, accuse l'avocat de la défense : « Ce que la police et le parquet ont fait très habilement, avec le concours du gouvernement fidjien, c'est de créer un climat de peur et d'insécurité. Et c'est très gênant que les médias locaux aient été constamment censurés ; ils n'ont rapporté aucun commentaire fait de notre côté, du côté de la défense". Le Premier ministre, Frank Bainimarama, a promis d'écraser toute tentative d'insurrection. « Il n'y aura pas d'États autoproclamés indépendants aux Fidji. Quiconque encourage la violence politique devra faire face à la justice », a ainsi déclaré le dirigeant fidjien, en début de semaine. L'armée vient, par ailleurs, d'annoncer le déploiement de 140 soldats pour assister la police dans ses enquêtes. C'est l'utilisation possible d'armes qui rend cette implication nécessaire, explique le chef de l'armée de terre. Les policiers ne sont pas armés.