Souvenez vous, le 11 août dernier, le nickel connaissait un discret mais bien réel "flash crash" de près de 15 % en une minute après la dévaluation de la monnaie chinoise. La valeur instantanée de la production calédonienne de nickel s'est dépréciée d'autant.
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Ce "flash crash" du nickel, survenu après la clôture de la bourse des métaux de Londres, était directement lié à la dévaluation du yuan face au dollar, alors même que la production des usines chinoises d’acier inoxydable, consommatrice de nickel, s’était déjà contractée en juillet.
Au cœur de l’été, la violente rechute du nickel
La confiance des investisseurs dans l'industrie du métal ne sera sans doute pas restaurée avant que les actions de Pékin pour renforcer son économie ne se traduisent par des résultats. La hausse du dollar, monnaie de référence et de paiement de matières premières, renchérit les importations chinoises de nickel de plus de 2 %. Mais, en dévaluant sa monnaie, Pékin espère renforcer ses exportations qui ont chuté de 8,3 % en juillet.
La crise des cours du métal atteint le minerai et le ferronickel
Depuis le 11 août, le cours du métal a poursuivi son recul, atteignant même son niveau le plus bas depuis six ans, à 9 100 dollars la tonne. Le nickel, tout comme le cuivre, souffre de la conjonction d’une offre abondante et d’une baisse continue de la demande en métal pur. Ainsi, le cours du métal coté au LME de Londres impacte directement la production calédonienne de ferronickel et les exportations de minerais. L’indice LME sert de référence au prix, qui est déterminé par la quantité de nickel contenu.
Dans ce contexte, les métallurgistes chinois de l’inox font pression sur leurs fournisseurs pour obtenir des matières premières toujours moins chères. En faisant jouer la concurrence entre les exportateurs de minerai de nickel, Philippines, Madagascar ou Nouvelle-Calédonie. C’est l’arrière-plan du conflit qui oppose le gouvernement du Pays aux mineurs qui veulent exporter du nickel vers la Chine
Des usines en sursis
Le nickel-métal a perdu 31 % de sa valeur depuis le début de l’année. Des usines ferment en Afrique, d’autres sont mises en sommeil à Madagascar, en Australie et au Canada. Et les usines calédoniennes de nickel ? Pour le moment, elles ont échappé au pire.