Depuis une dizaine d’années, Audrey Paimbou-Poumoine gère les finances de l’exploitation agricole de son père à Ouégoa. A 27 ans, cette comptable de formation est à la tête également de l’élevage de bovins, et du transport en gros de fruits et légumes et de matériaux divers.
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La famille Paimbou-Poumoine espère cette année remporter pour la dix-huitième année consécutive le concours du plus beau stand de la Foire de Koumac. La tribu de Balagam est un véritable berceau de la culture du taro d’eau. La Famille Paimbou-Poumoine a, depuis quelques années, fait l’acquisition d’un terrain d’un hectare pour lancer son exploitation agricole. A sa tête, Aouda Paimbou-Poumoine, originaire de la tribu de Bondé. En 2005, il fait appel à l’une de ses filles pour gérer l’entreprise familiale. « J’ai quitté mon travail de comptable à la poste pour aider mon père », souligne Audrey Paimbou-Poumoine, « Je me suis rendue compte que je gagnais le triple de mon salaire en travaillant la terre dans l’exploitation familiale ».
Un pari gagnant
En l’espace d’une dizaine d’année, l’entreprise Aouda Paimbou-Poumoine s’est diversifiée. « En plus de l’exploitation agricole, nous élevons du bétail et nous transportons des matériaux divers », indique la jeune femme. L’entreprise familiale est aussi l’un des plus gros colporteurs de la région. « Nous achetons nos fruits et légumes à des familles sur Pouébo, Ouégoa et Kaala-Gomen », souligne la gestionnaire-comptable, « ce sont le plus souvent, des taros, des bananes et des ignames. Et, nous les écoulons à Nouméa ». Deux fois par semaine, le grossiste se déplace sur la capitale. La grande majorité de ses produits sont vendus au marché de gros de Ducos et son principal client est la DDEC, la Direction Diocésaine de l’Ecole Catholique. Toute la famille se mobilise au sein de l’entreprise familiale.
La rentabilité à tout prix
En engrangeant des bénéfices, l’entreprise de Ouégoa a pu investir sur l’achat de matériel et de véhicules de livraison grâce à ses fonds propres. Avec le soutien des techniciens de la DDEE, la Direction du Développement Economique et de l’Environnement de la province Nord, la famille Paimbou-Poumoine, a su créer son propre schéma de production. « Quand on investit dans une exploitation, il faut absolument établir une étude de faisabilité afin de voir si l’affaire est rentable », précise Audrey Paimbou-Poumoine, « C’est le principe même de la vente commerciale. En produisant plus et on offrant de la qualité dans nos produits, on essaie de réduire les coûts et surtout nos dépenses en gasoil ».
Remporter le concours du plus beau stand de la Foire
Depuis une semaine, la famille Paimbou-Poumoine se prépare à la Foire de Koumac. En 1997, elle remporte pour la première fois le concours du plus beau stand. « C’est la dix-huitième année que nous participons à l’évènement » souligne la gestionnaire-comptable, « et depuis nous avons toujours gagné le premier prix ». Cette année, plusieurs tonnes de fruits et légumes seront vendues sur les étales. Les Paimbou-Poumoine prévoient d’ailleurs deux stands pour ce rendez-vous du monde de la brousse. Ils restent toutefois très discrets sur le type de décoration choisi pour laisser la surprise à l’ensemble des visiteurs.