A l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes samedi prochain, la présidente de l'Association des Insuffisants Rénaux et Transplantés de Nouvelle-Calédonie revient sur la question du don d'organes en Nouvelle-Calédonie.
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Samedi 17 octobre aura lieu la Journée mondiale du don d'organes. A l'occasion de cette journée, Christine Rakotoarivelo, la présidente de l'Association des Insuffisants Rénaux et Transplantés de Nouvelle-Calédonie (AIRT-NC), répondait aux questions de Michel Voisin pour NC1ère La Radio.
- Les Calédoniens sont-ils informés sur le sujet du don d'organes ?
- Non, je pense que l'information n'est pas assez diffuse. Nous sommes là justement pour intervenir, sensibiliser, informer de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
- La grande avancée médicale sur le territoire, c'est le prélévement des reins sur les personnes décédées. Combien de Calédoniens ont pu en bénéficier ?
- La loi a été votée fin 2012. On a commencé les premières greffes début 2013, et à ce jour, on a seize greffés. On prélève des reins sur des personnes décédées, c'est à dire des morts encéphaliques. On effectue uniquement le prélèvement sur le territoire, car les greffes se déroulent quant à elle en Australie.
- Y-a-il des conditions d'âge pour pouvoir prélever un rein ?
- Il n'y a pas d'âge. Ce sont les médecins qui décident. Les prélèvements ont lieu après des morts violents, souvent lors d'accidents de la route. On sait par exemple que le plus jeune en Calédonie avait 19 ans et le plus âgé 73 ans.
- Le problème en Calédonie, comme ailleurs, c'est le manque de donneurs. Est-ce que vous connaissez les chiffres ?
- Cette année, on a eu à peu près 70% de refus de la part des familles. Depuis le début de l'année, nous n'avons eu que quatre greffes, par rapport à l'année dernière, où on en a eu dix. Cela fait très peu et on a de plus en plus de dialysés en Nouvelle-Calédonie. Il y a peu de morts encéphaliques en Nouvelle-Calédonie. Il faut compter environ 15 par année, ce qui fait à peu près trente greffons. Si on pouvait avoir au moins quinze greffes par an, ce serait bien. Car cela représente quinze malades qui sortent de la dialyse.
- Comment expliquez-vous ces refus de la part des Calédoniens ?
- Je pense que les gens sont mal informés. Ils ont souvent gardé d'anciennes images sur le don d'organe et pensent que le corps ne va pas être rendu en l'état. Pour cela, quand on intervient sur les stands pour discuter avec les gens, ils refusent souvent au début. Et puis, quand on leur explique comment se passe vraiment le prélèvement, ils se rendent compte qu'il y a la vie derrière et changent d'avis.
- Souvent, les familles ne sont pas informées des volontés de leurs défunts. Ils ne savent pas si ceux-ci étaient ou non d'accord pour avoir des organes prélevés, c'est cela ?
- Oui, c'est le cas. On peut avoir une carte de donneur sur soi. Mais on va toujours demander à la famille si on peut prélever les organes du défunt. La carte n'a pas de valeur juridique. Elle indique juste que le défunt était pour le don d'organes. Ce n'est pas forcément évident de parler de ce sujet en famille, mais il faut le dire. Comme cela, le jour où la famille se retrouve confrontée à la situation, elle sait que la personne était prête à donner ses organes. Je pense que pour la famille, ce sera moins difficile de prendre une décision si elle connait les volontés de son défunt.
- Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour tout le monde si on avait tous une carte ?
- En France, ils avaient commencé à faire cette campagne, mais cela n'a pas été suivi. On a une liste de refus, mais on n'a pas une liste de donneurs. L'imprimé de la liste est téléchargable sur le site de l'Agence de la biomédecine (www.dondorganes.fr). Si on ne veut pas donner, on peut s'exclure. Mais, malgré la carte ou l'inscription sur la liste, on va toujours demander à la famille et c'est elle qui aura le dernier mot.
- Les insuffisants rénaux peuvent aussi bénéficier de greffes grâce à des donneurs vivants, les frères ou soeurs. Est-ce que cette solution est pratiquée autant qu'elle le pourrait sur le territoire ?
- Oui, beaucoup. Dès qu'ils ont quelqu'un de compatible, les gens se proposent. Je rappelle juste que les greffes se font en Australie.
Samedi 17 octobre, l'Association des Insuffisants Rénaux et Transplantés de Nouvelle-Calédonie (AIRT-NC) sera présente à la galerie marchande de Kenu-In de 8h à 17h, pour répondre aux questions du public concernant les greffes et le don d'organes.
Ecoutez un extrait de l'entretien avec Christine Rakotoarivelo, conduit par Michel Voisin pour NC1ère La Radio :
- Les Calédoniens sont-ils informés sur le sujet du don d'organes ?
- Non, je pense que l'information n'est pas assez diffuse. Nous sommes là justement pour intervenir, sensibiliser, informer de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
- La grande avancée médicale sur le territoire, c'est le prélévement des reins sur les personnes décédées. Combien de Calédoniens ont pu en bénéficier ?
- La loi a été votée fin 2012. On a commencé les premières greffes début 2013, et à ce jour, on a seize greffés. On prélève des reins sur des personnes décédées, c'est à dire des morts encéphaliques. On effectue uniquement le prélèvement sur le territoire, car les greffes se déroulent quant à elle en Australie.
- Y-a-il des conditions d'âge pour pouvoir prélever un rein ?
- Il n'y a pas d'âge. Ce sont les médecins qui décident. Les prélèvements ont lieu après des morts violents, souvent lors d'accidents de la route. On sait par exemple que le plus jeune en Calédonie avait 19 ans et le plus âgé 73 ans.
- Le problème en Calédonie, comme ailleurs, c'est le manque de donneurs. Est-ce que vous connaissez les chiffres ?
- Cette année, on a eu à peu près 70% de refus de la part des familles. Depuis le début de l'année, nous n'avons eu que quatre greffes, par rapport à l'année dernière, où on en a eu dix. Cela fait très peu et on a de plus en plus de dialysés en Nouvelle-Calédonie. Il y a peu de morts encéphaliques en Nouvelle-Calédonie. Il faut compter environ 15 par année, ce qui fait à peu près trente greffons. Si on pouvait avoir au moins quinze greffes par an, ce serait bien. Car cela représente quinze malades qui sortent de la dialyse.
- Comment expliquez-vous ces refus de la part des Calédoniens ?
- Je pense que les gens sont mal informés. Ils ont souvent gardé d'anciennes images sur le don d'organe et pensent que le corps ne va pas être rendu en l'état. Pour cela, quand on intervient sur les stands pour discuter avec les gens, ils refusent souvent au début. Et puis, quand on leur explique comment se passe vraiment le prélèvement, ils se rendent compte qu'il y a la vie derrière et changent d'avis.
- Souvent, les familles ne sont pas informées des volontés de leurs défunts. Ils ne savent pas si ceux-ci étaient ou non d'accord pour avoir des organes prélevés, c'est cela ?
- Oui, c'est le cas. On peut avoir une carte de donneur sur soi. Mais on va toujours demander à la famille si on peut prélever les organes du défunt. La carte n'a pas de valeur juridique. Elle indique juste que le défunt était pour le don d'organes. Ce n'est pas forcément évident de parler de ce sujet en famille, mais il faut le dire. Comme cela, le jour où la famille se retrouve confrontée à la situation, elle sait que la personne était prête à donner ses organes. Je pense que pour la famille, ce sera moins difficile de prendre une décision si elle connait les volontés de son défunt.
- Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour tout le monde si on avait tous une carte ?
- En France, ils avaient commencé à faire cette campagne, mais cela n'a pas été suivi. On a une liste de refus, mais on n'a pas une liste de donneurs. L'imprimé de la liste est téléchargable sur le site de l'Agence de la biomédecine (www.dondorganes.fr). Si on ne veut pas donner, on peut s'exclure. Mais, malgré la carte ou l'inscription sur la liste, on va toujours demander à la famille et c'est elle qui aura le dernier mot.
- Les insuffisants rénaux peuvent aussi bénéficier de greffes grâce à des donneurs vivants, les frères ou soeurs. Est-ce que cette solution est pratiquée autant qu'elle le pourrait sur le territoire ?
- Oui, beaucoup. Dès qu'ils ont quelqu'un de compatible, les gens se proposent. Je rappelle juste que les greffes se font en Australie.
Samedi 17 octobre, l'Association des Insuffisants Rénaux et Transplantés de Nouvelle-Calédonie (AIRT-NC) sera présente à la galerie marchande de Kenu-In de 8h à 17h, pour répondre aux questions du public concernant les greffes et le don d'organes.
Ecoutez un extrait de l'entretien avec Christine Rakotoarivelo, conduit par Michel Voisin pour NC1ère La Radio :
ITW Don d'organes 15/10/15