Le projet controversé de mine de charbon dans le Queensland, dirigé par le groupe Adani et suspendu par la Cour fédérale en août dernier, vient de recevoir à nouveau l'accord du gouvernement australien.
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Lancé, stoppé, relancé : le feuilleton de la construction de la plus grande mine de charbon d'Australie continue. Le ministre de l'Environnement, Greg Hunt, a donné son aval, hier, à ce projet porté par l'entreprise indienne Adani.
Et cette fois, il l'assure, toutes les procédures sont respectées, « 36 des conditions les plus strictes de l'histoire australienne » ont été fixées, affirme Greg Hunt. En août dernier, le projet avait été bloqué par la justice parce que l'entreprise n'avait pas donné suffisamment de garanties environnementales. La Cour fédérale s'inquiétait de la survie de deux espèces en danger.
Pour les défenseurs de l'environnement, cette annonce est évidemment vécue comme une défaite, comme en témoigne Ellen Roberts, la porte-parole du groupe de protection de la nature Mackay :
"On est très déçu de cette décision du ministre de l'Environnement. Ce sera la plus grande mine de charbon d'Australie, l'une des plus importantes au monde, avec des conséquences dévastatrices sur le climat mondial, les espèces en danger et la biodiversité, sur les eaux souterraines aussi."
La pollution liée à la combustion de charbon est l'une des principales inquiétudes des défenseurs de l'environnement. Ils craignent aussi la disparition d'espèces locales, et notamment d'un pinson à gorge noire. Le gouvernement a donné des garanties pour la préservation de son habitat naturel, mais ça ne suffit pas, juge Ellen Roberts :
"On joue avec les chiffres, on parle d'augmentation, de compensation, mais rien ne prouve réellement que cela va marcher dans ce cas et il est plus que probable que cet oiseau disparaisse."
Les écologistes ne sont pas les seuls à regretter le feu vert donné par les autorités. L'un des groupes aborigènes de la région du bassin de Galilée où la mine doit être construite, dénonce un gouvernement "dénué de sens moral et environnemental".
Mais les avis ne sont pas unanimes. Beaucoup d'habitants du Queensland se réjouissent du lancement de ce gigantesque projet, affirme George Christensen, député du parti libéral :
"Je pense qu'il y a de nombreuses personnes dans le nord et le centre du Queensland qui sont très heureux d'apprendre cette nouvelle, surtout dans des régions telles que Bowen, Mackay et Collinsville, où il y a de gros problèmes de chômage et peu de possibilités de faire des affaires. C'est une lumière au bout du tunnel pour toutes ces personnes qui ont vraiment du mal à joindre les deux bouts en ce moment."
Et c'est justement là-dessus que le gouvernement fédéral et l'entreprise Adani mettent l'accent : la mine, ce sont des emplois pour les Australiens. Ce projet de 16,5 milliards de dollars permettra de donner du travail à 10 000 personnes, directement ou indirectement, affirme Adani. Voici un extrait du communiqué de presse envoyé hier par la société indienne :
"Nous attendons avec impatience les dernières autorisations gouvernementales et la mise en place du processus de décision pour nous assurer que ces projets de création d'emploi soient réenclenchés."
La réussite économique du projet ne semble toutefois pas assurée. Adani a besoin de soutien financier, or plusieurs grandes banques internationales ont fait savoir qu'elles n'investiraient pas dans la mine. Trop coûteux en terme d'image. Et avec la COP 21 qui approche, il va sûrement être plus difficile encore d'ignorer la question de l'empreinte écologique de ce projet.
Et cette fois, il l'assure, toutes les procédures sont respectées, « 36 des conditions les plus strictes de l'histoire australienne » ont été fixées, affirme Greg Hunt. En août dernier, le projet avait été bloqué par la justice parce que l'entreprise n'avait pas donné suffisamment de garanties environnementales. La Cour fédérale s'inquiétait de la survie de deux espèces en danger.
Pour les défenseurs de l'environnement, cette annonce est évidemment vécue comme une défaite, comme en témoigne Ellen Roberts, la porte-parole du groupe de protection de la nature Mackay :
"On est très déçu de cette décision du ministre de l'Environnement. Ce sera la plus grande mine de charbon d'Australie, l'une des plus importantes au monde, avec des conséquences dévastatrices sur le climat mondial, les espèces en danger et la biodiversité, sur les eaux souterraines aussi."
La pollution liée à la combustion de charbon est l'une des principales inquiétudes des défenseurs de l'environnement. Ils craignent aussi la disparition d'espèces locales, et notamment d'un pinson à gorge noire. Le gouvernement a donné des garanties pour la préservation de son habitat naturel, mais ça ne suffit pas, juge Ellen Roberts :
"On joue avec les chiffres, on parle d'augmentation, de compensation, mais rien ne prouve réellement que cela va marcher dans ce cas et il est plus que probable que cet oiseau disparaisse."
Les écologistes ne sont pas les seuls à regretter le feu vert donné par les autorités. L'un des groupes aborigènes de la région du bassin de Galilée où la mine doit être construite, dénonce un gouvernement "dénué de sens moral et environnemental".
Mais les avis ne sont pas unanimes. Beaucoup d'habitants du Queensland se réjouissent du lancement de ce gigantesque projet, affirme George Christensen, député du parti libéral :
"Je pense qu'il y a de nombreuses personnes dans le nord et le centre du Queensland qui sont très heureux d'apprendre cette nouvelle, surtout dans des régions telles que Bowen, Mackay et Collinsville, où il y a de gros problèmes de chômage et peu de possibilités de faire des affaires. C'est une lumière au bout du tunnel pour toutes ces personnes qui ont vraiment du mal à joindre les deux bouts en ce moment."
Et c'est justement là-dessus que le gouvernement fédéral et l'entreprise Adani mettent l'accent : la mine, ce sont des emplois pour les Australiens. Ce projet de 16,5 milliards de dollars permettra de donner du travail à 10 000 personnes, directement ou indirectement, affirme Adani. Voici un extrait du communiqué de presse envoyé hier par la société indienne :
"Nous attendons avec impatience les dernières autorisations gouvernementales et la mise en place du processus de décision pour nous assurer que ces projets de création d'emploi soient réenclenchés."
La réussite économique du projet ne semble toutefois pas assurée. Adani a besoin de soutien financier, or plusieurs grandes banques internationales ont fait savoir qu'elles n'investiraient pas dans la mine. Trop coûteux en terme d'image. Et avec la COP 21 qui approche, il va sûrement être plus difficile encore d'ignorer la question de l'empreinte écologique de ce projet.