Didier Guénant-Jeanson était l’invité politique de la rédaction télé ce dimanche 1er novembre. Ancien secrétaire général de l’USOENC, l’homme est d’abord revenu sur ses 35 ans de syndicalisme. Il a par ailleurs dressé un bilan de la situation économique et sociale du pays qu'il juge «inquiétante».
17 ans à la tête de l’USOENC
Tout en affirmant que la force de l’USEONC était de rassembler « toutes les couleurs politiques et religieuses », Didier Guénant-Jeanson a aussi rappelé que le syndicat était forgé par de « forts caractères ». Après 35 ans de syndicalisme dont 17 à la tête de L'Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie, pour l’ancien secrétaire général, l’USOENC est avant tout un syndicat « contestataire à l’extérieur comme à l’intérieur ce qui est parfois compliqué à gérer. Ces rencontres et ces expériences, rajoute Didier Guénant-Jeanson, ont fait de lui « ce qu’il est ».Sur la stratégie nickel
« Je ne critique pas les gens qui se battent pour leurs emplois » affirme Didier Guénant-Jeanson sur le conflit des rouleurs. L’ancien secrétaire général se dit pourtant « inquiet » car la crise risque d’être longue. "il faut que l’on pose les bases de l’exploitation minière en Nouvelle-Calédonie". S’appuyant sur le rapport Syndex commandé par l’USOENC, Didier Guénant-Jeanson dit stop à la gestion du nickel à court terme. Pour cela, il prône une évaluation de nos ressources en nickel, une réflexion sur la part de nos exportations…tout en se posant la question sur la part des capitaux privés et publics dans le nickel. Enfin, sur la décision d’ERAMET de reporter la centrale électrique de la SLN, Didier Guénant-Jeanson se dit inquiet car « il y aura des conséquences pour les salariés » sur le court terme.Sur la situation économique et financière du Pays.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie avait lancé un cri d’alarme de rigueur. Sur ce point, Didier Guénant-Jeanson ne mâche pas ses mots, « il était temps ! Il faut arrêter de vivre au-dessus de nos moyens » avant d’ajouter que nos dirigeants ont entretenu cette situation. Pour l’ancien patron de l’USOENC, il faut aujourd’hui « serrer les boulons et c’est bien dommage qu’on le fasse maintenant. » Là encore, l’ancien secrétaire général a pointé du doigt le manque d’anticipation de nos hommes politiques.Sur la sortie de l’Accord de Nouméa.
« Une des inquiétudes qu’on peut avoir, c’est que la Pays se divise en petites fractions ! » Pour éviter cela, Didier Guénant-Jeanson assure que l’USEONC participera aux réflexions qui s’imposent. L’intérêt général doit être pris en compte ! « Nos hommes politiques ont été capables de faire les accords de Matignon, puis l’Accord de Nouméa, ils seront capables de faire la sortie ! » Quoi qu’il en soit, ajoute Guénant-Jeanson, l’USOENC continuera d’émanciper les travailleurs… mais pas question que le syndicat, en son nom propre, se prononce pour ou contre l’indépendance.Didier Guénant-Jeanson a été secrétaire général de l'USOENC pendant 17 ans. Il a cédé son fauteuil cette année à Milo Poaniewa