PNG : le gouvernement pousse les entreprises à embaucher des réfugiés

Cela fait de long mois que des dizaines de réfugiés attendent de pouvoir quitter l'île de Manus et tenter de refaire leur vie en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les autorités australiennes et papoues n'avaient pas prévu de plan pour les accompagner... mais cela est en train de changer
Le gouvernement papou a publié une feuille de route la semaine dernière et a organisé des sessions d'informations avec les 268 hommes qui ont obtenu le statut de réfugié. Avant de pouvoir quitter le centre de transit ou le centre de rétention de Manus, il faut qu'ils trouvent un travail. 
 
Pour faciliter ce processus, une agence de recrutement, JDA Wokman, a été chargée de rencontrer les réfugiés et d'évaluer leurs compétences. Terry Furphy est le directeur de cette agence en Papouasie-Nouvelle-Guinée :
 
« Il y a un médecin, un bijoutier, un ingénieur en électronique, un pharmacien, un commerçant, un tailleur… Il y a une grande variété de compétences, des compétences qui ne nous viennent pas à l'esprit, et je n'ai rencontré que 49 personnes, pour le moment. Je pense qu'une fois que les employeurs seront au courant de cela, ils seront très intéressés s'ils ne trouvent personne localement. »
 
Dans un premier temps, les réfugiés seront certainement envoyés à Port-Moresby, où il y a des structures d'accueil et des opportunités d'emploi, souligne le gouvernement papou. Les autorités poussent les entreprises locales à s'intéresser à la question. 
Pour Mary Oberleuter, la directrice des ressources humaines à l'hôtel Grand Papua, il s'agit en effet d'une opportunité :
 
« C'est difficile de recruter des gens qualifiés, donc cela pourrait nous permettre de combler les lacunes que nous avons actuellement. »
 
Encore faut-il que les réfugiés aient envie de tenter leur chance en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au départ, ils ne souhaitaient même pas rencontrer l'agence de recrutement, parce qu'ils savaient que cela ne déboucherait sur rien. Depuis la publication de la feuille du route du gouvernement papou, leur attitude a changé, assure Terry Furphy. 
Certains disent cependant être traumatisés par les violences qu'ils ont subies sur l'île de Manus et craignent de faire l'objet d'attaques et de vols s'ils sortent des camps de rétention et de transit. Mohsen Sakhravi est l'un d'entre eux : 
 
« On ne sait pas ce qu'on doit faire, comment on peut s'installer dans un pays que l'on n'aime pas, dans lequel on ne se sent pas en sécurité. »
 
À Manus, plus de 700 demandeurs d'asile attendent toujours de savoir s'ils obtiendront le statut de réfugiés. On estime que la moitié d'entre eux verront leur demande acceptée. Il faudra donc aussi leur permettre de s'installer durablement dans le pays.