Australie : les gardes forestiers aborigènes veulent plus de travail

Daryl Lacey libère une tortue prise au piège dans le nord-est de la Terre d'Arnhem.
Des gardes forestiers aborigènes de toute l'Australie viennent de se rendre dans la capitale, Canberra, pour demander plus de travail. Ils sont 770 aujourd'hui à veiller sur les parcs nationaux à temps plein, mais ils pourraient être deux fois plus, estiment-ils.
Ils ambitionnent même d'être 5 000 d'ici quelques années. Cela aurait des conséquences positives sur l'environnement, l'économie et la société, estime le groupe environnemental Pew Charitable Trusts. Phillip McCarthy travaille dans la région du Kimberley, en Australie occidentale. Il participe à un programme de garde forestier aborigène :
« En terme d'emplois, c'est sûrement ce qui procure les meilleurs résultats. C'est un métier qui a du sens et qui permet aux gens de travailler chez eux et d'aider leurs communautés. Les gardes forestiers sont des modèles, les jeunes qui quittent l'école veulent faire ce métier parce qu'ils voient ce qu'on fait. Leurs esprits s'élèvent, ils sont plus confiants quand ils prennent la parole en public… Ça représente un espoir. C'est ça que ce programme a apporté, de l'espoir. Si vous cherchez une chose qui marche, vous l'avez ici ! »
 
Pour étendre le programme et embaucher des centaines de gardes forestiers aborigènes supplémentaires, il faut trouver des financements. C'est pour cela que plusieurs employés des parcs nationaux ont rencontré, ce matin, le ministre des Affaires indigènes, Nigel Scullion. Il ne s'agit pas seulement de donner du travail à des gens qui vivent dans des endroits isolés, où les opportunités sont rares. Il y a un réel besoin de main d'œuvre, affirme Melanie Herdman travaille en Terre d'Arnhem : « Il y a beaucoup d'érosion, beaucoup de pistes abîmées, qui sont ouvertes par des automobilistes juste pour s'amuser. Mais du coup, des sites sacrés sont abîmés, des lieux qui sont importants pour le peuple Yolngu, en Terre d'Arnhem. On aimerait travailler ensemble pour changer cela, et faire en sorte que ces lieux soient ouverts aux loisirs tout en protégeant ces endroits particuliers, qu'on aimerait préserver pour qu'ils soient tels que nos ancêtres les voyaient. »
 
Le travail de garde forestier en Australie inclut la conservation des espèces, la gestion des incendies, le contrôle des plantes et des animaux sauvages, ainsi que la protection des sites culturels. 1,5 million de mètres carrés de terres et de mers sont placés sous la protection de travailleurs aborigènes.