De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, formation, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Raphaël Kaikilekofe, peintre à Paris.
Ambre Lefeivre•
Instituteur, navigant, ou encore graphiste, Raphaël Kaikilekofe a vécu mille vies mais a trouvé sa vocation en se mettant au service des artistes océaniens en métropole. Son parcours atypique témoigne de cette curiosité qu’il transmet au sein du Collectif SIAPO. Cet autodidacte a toujours eu le goût des arts. Adolescent déjà, il peint et dessine. Lui qui rêve de passer un bac arts plastiques à Nouméa, se tourne à la fin de sa scolarité vers l’enseignement. Mais ses envies de voyage et de découverte le poussent à quitter l’éducation nationale après seulement deux ans. Il devient steward chez Air France. S’il peignait pour son plaisir depuis toujours, il décide d’exposer ses œuvres pour la première fois à Nouméa en 1995. "C’était une manière de me réaliser, une sorte reconnaissance" confie l’artiste. Pendant des années, il mène cette double vie, à la fois navigant et artiste. Mais Raphaël n’est à sa place nulle part. Il décide de quitter la Nouvelle-Calédonie en 2000 pour Paris afin de trouver un vrai sens à sa vie. Le Calédonien met des années à s’adapter au rythme de la capitale tout en continuant peinture et voyages. Artiste calédonien vivant à Paris, il constate que peu d’institutions accueillent et apportent du soutien aux artistes océaniens qui aimeraient percer en France. En 2008, Raphaël décide alors de créer, en compagnie de la chanteuse Tyssia, la branche parisienne du Collectif SIAPO, une association née en 1999 à Nouméa qui épaule les artistes océaniens. "C’est un réseau d’échange entre les artistes, les institutions, les différentes associations pour mener des projets, des événements, des spectacles qui puissent mettre l’accent sur l’Océanie en métropole" explique le peintre.