Affaire Ford Mustang : le tribunal a tenté de comprendre le profil du conducteur

Lundi après-midi, le jeune conducteur qui avait fauché mortellement un piéton le mois dernier, alors qu'il conduisait une Ford Mustang, a comparu devant le tribunal correctionnel. Il a été condamné à deux ans de prison, dont six mois fermes.
"Un dossier affreux". c’est en ces termes que le ministère public a décrit l'affaire. Lundi après-midi, un jeune homme de 19 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel pour homicide et blessures involontaires. 
 
Le 10 octobre dernier, au volant d'une Ford Mustang de 400 chevaux, le jeune homme avait perdu le contrôle et avait fauché un piéton au Ouen Toro, avant d’aller emboutir une voiture garée à côté. L'homme heurté par le véhicule, âgé de 68 ans, était décédé sur place, sous les yeux de sa femme. 
 
Dans la salle d'audience, l’ampleur du drame s'impose. Du côté de la famille de la victime d'abord. Sa veuve, encore trop touchée, ne s'est pas exprimée devant les juges. Du côté de la défense aussi, on sent l'abattement. A la barre, l’accusé, mutique, répond dans un souffle aux questions, les yeux rivés au sol. Quelques mètres derrière, son père, le propriétaire de la Mustang, est comme sonné. 
 
Durant les 2 heures de débats, le tribunal a tenté de découvrir ce qui s'était vraiment passé ce 10 octobre, aux alentours de 17h30. Tenter de comprendre aussi qui est vraiment l’accusé. Un jeune fan de vitesse qui a voulu épater la galerie comme l’ont dit la partie civile et le parquet dans leurs prises de paroles ? Ou un jeune homme raisonnable, détruit par l’accident, qui avait entre les mains une voiture bien trop puissante pour lui, comme l’a avancé la défense ?  
 
Ce qui ressort des éléments du  dossier, c’est bien qu’il y a eu défaut de maîtrise. L’accusé, avec moins d’un an de permis, n’a pas sur gérer la puissance de la Mustang et a causé la mort d’un homme. Lors de son réquisitoire, le parquet a requis deux ans  de prison : un ferme pour la gravité des fait, un avec sursis à titre de dissuasion. Le tribunal a ramené la peine à 6 mois fermes et 18 mois de sursis. Mais le président Friat a insisté en s’adressant au jeune homme : "vous n’avez plus le droit à l’erreur". 
 
Pour Maître Cécile Moresco, l’avocat de la famille de la victime, la peine en adéquation avec la gravité des faits, mais elle revient toutefois sur la difficulté du deuil pour la famille. "Ces audiences-là ne servent pas à réparer", commente l'avocate. "C'est une étape qui est nécessaire". 

Ecoutez les propos de Maître Cécile Moresco au micro de Charlotte Mestre pour NC1ère La Radio : 

ITW Moresco 241115

 

Du côté de la défense, pour Maître Deswartes, son client n’a rien du fou du volant, et ne cherchait pas à épater la galerie, comme le décrivent la partie civile et le ministère public. Il a parlé d'un jeune homme conscient de la gravité de ses actes et de sa responsabilité. Ce dont le tribunal a, selon lui, su tenir compte dans son verdict. "Le tribunal, compte tenu du dossier, a réduit à six mois, qui est une peine aménagable pour une jeune garçon qui sait bien ce qui s'est passé", explique l'avocat. "C'est un accident malheureux, un défaut du maîtrise, un véhicule qu'il n'aurait pas du avoir entre les mains. Mais on n'est pas du tout confronté à un jeune homme qui est délinquant". 

Ecoutez les propos de Maître Deswartes au micro de Charlotte Mestre pour NC1ère La Radio :

ITW Deswartes 241115