Une personne a été tuée en Papouasie occidentale lors de la commémoration de la levée du drapeau indépendantiste papou, le 1er décembre dernier.
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Il s'agirait d'un membre du mouvement "Libérez la Papouasie occidentale". De son côté, l'armée indonésienne affirme qu'un de ses officiers a été abattu par un indépendantiste.
Il y a 54 ans, les Papous hissaient leur drapeau indépendantiste pour la première fois, dans plusieurs villes de Papouasie. Lundi 1er décembre, des milliers de personnes ont commémoré ce geste historique, à Jayapura, la capitale de la Papouasie, dans d'autres bourgades des deux provinces papoues, mais également à Port-Vila, Wellington, Brisbane, Melbourne, ou encore, à Jakarta.
Le 1er décembre 1961, le drapeau indépendantiste papou, l'Étoile du Matin, a été levé pour la première fois aux côté du drapeau néerlandais. Les Pays-Bas avaient en effet gardé le contrôle de l'ouest de l'île de Nouvelle-Guinée, après avoir accordé l'indépendance à l'Indonésie en 1949. Deux ans plus tard, en 1963, l'Indonésie a mis la main sur la Papouasie, une annexion sanctionnée par un référendum en 1969, considéré comme totalement truqué par les séparatistes papous.
Lundi, les manifestations de commémoration ont été marquées par des violences, d'après Benny Wenda, le chef du mouvement "Libérez la Papouasie occidentale", exilé en Grande-Bretagne. Notre collègue de la radio néo-zélandaise internationale, Mary Baines, l'a interrogé:
"Dans la province de Papouasie occidentale, à Serui, une personne a été abattue par un policier indonésien. Deux autres sont blessées, dans un état critique. D'autres membres de notre mouvement ont été battus."
Une nouvelle qui n'est pas confirmée par les autorités indonésiennes. De leur côté, elles affirment qu'un militaire a été tué par balles par un militant indépendantiste papou, lundi, à Namuni kampong, dans la province de Papouasie.
Mardi, à Jakarta, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Jakarta pour réclamer un référendum sur l'indépendance des deux provinces papoues et une réduction des effectifs militaires séployés sur place. La police a arrêté environ 300 personnes, car elle affirme que les organisateurs n'avaient pas demandé d'autorisation.
Archicco Fuilianno, un journaliste de l'Australian Broadcasting Corporation, notre maison-mère, a été battu par la police et forcé d'effacer les images qu'il avait filmées de la manifestation. Une autre journaliste, d'Al Jazeera, Step Vaessen, a aussi du supprimer ses images sous la pression des autorités. Selon l'Alliance indonésienne des journalistes indépendants, il s'agit d'une bavure. Elle a demandé l'ouverture d'une enquête.