COP21: "La contribution de l'Australie est modeste"

C'est l'un des principaux points d'achoppement dans les négociations en cours à Paris. Les 195 pays ne se sont toujours pas mis d'accord sur le financement des programmes d'adaptation aux dérèglements climatiques dans les pays du Sud.
Jusqu'à présent, environ 14 pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique) ont rendu publique leur promesse de dons. Parmi eux, l'Australie, s'engage à verser au moins 1 milliard de dollars sur les 5 prochaines années, aux pays vulnérables. Voici la réaction de Robin Davies, professeur de développement international à l'université nationale australienne, au micro de Michael Walsh: 
 
"L'Australie se classe 12ème sur ces 14 pays qui ont annoncé leurs intentions. En chiffre absolu, sa contribution est modeste, mais elle est aussi faible, proportionnellement à la taille de son économie. La Nouvelle-Zélande promet deux fois plus, et le Canada, trois fois plus, en fonction de la puissance de leur économie." 
 
L'Australie allouait déjà 200 millions de dollars par an au financement de projets d'atténuation des effets du changement climatique. L'île-continent ne fait donc pas d'effort particulier à l'occasion de la COP21. 
 
Au lieu de créer un poste budgétaire spécial pour la lutte contre les consequences du dérèglement climatique, le gouvernement de Tony Abbott a puisé l'argent dans le budget global d'aide au développement, qu'il a, de surcroît, amputé de 20% en début d'année, dans le cadre de sa politique d'austérité budgétaire. 
 
Il n'y a donc pas d'argent dans les caisses de l'Australie pour le climat. Malcolm Turnbull ne fait que poursuivre la politique de son prédécesseur, mais pour l'instant seulement, affirme Robin Davies: 
 
"La vraie question, c'est est-ce que l'Australie va augmenter son financement des programmes d'adaptation au changement climatique? C'est possible, puisque Malcolm Turnbull a annoncé "1 milliard au minimum". D'autre part, le Premier ministre va présenter son premier budget l'an prochain, ce sera l'occasion pour lui de montrer son autorité." 
 
Selon l'Institut du Climat, un centre australien indépendant de recherches sur la maîtrise du changement climatique, la contribution juste de l'Australie, étant donné sa puissance économique, devrait être de 1.5 milliard de dollars par an. 
 
Enele Sopoaga, Premier ministre de Tuvalu, a poussé un véritable coup de gueule en marge de la COP21 jeudi. "C'est une honte", a-t-il déclaré, de demander à des petits pays comme Tuvalu de payer la facture du changement climatique. Le chef de l'état Tuvaluan accuse également les États-Unis et l'Union européenne de ralentir les négociations à dessein. Le Premier ministre réclame un accord qui aura force légale, pas simplement une déclaration d'intention.