PNG: "Le gouvernement nous a promis des bidons d'eau, mais on n'a rien reçu"

En Papouasie Nouvelle-Guinée, la crise alimentaire liée à la sécheresse imposée par El Niño s'étend à la province Ouest, à la frontière avec l'Indonésie. Témoignage d'Andrew Marai, un habitant du village de Wariobodoro.
En Papouasie Nouvelle-Guinée, la crise alimentaire liée à la sécheresse s'installe. Car El Niño ne relâche toujours pas son emprise sur le pays et tout le Pacifique ouest. 
 
Les cinq provinces des Hauts-Plateaux ont en plus subi des gelées, étant donné leur altitude, et donc perdu toutes leurs récoltes. 
 
Mais la plus grande province du pays, la province Ouest, est elle aussi frappée de plein fouet par la sécheresse, le manque d'eau et de nourriture. Eric Tlozek, le correspondant de l'ABC en Papouasie Nouvelle-Guinée, a rencontré Andrew Marai, un habitant du village de Wariobodoro, situé dans le sud de la province, au bord du fleuve Fly: 
 
"Le soleil tue nos plantations d'ananas, de patates douces, bananes, vraiment tous les fruits et légumes. En ce moment les habitants des berges du fleuve Fly cherchent avant tout de l'eau et de la nourriture. Tous les jours, ils marchent ou ils montent dans leurs pirogues, pour aller trouver de l'eau, de plus en plus loin, parfois dans les marécages." 
 
Le gouvernement papou a débloqué 6 millions de dollars australiens pour livrer de l'aide alimentaire et de l'eau aux provinces les plus touchées. Et début novembre lors de sa visite en Papouasie Nouvelle-Guinée, Julie Bishop, la ministre australienne des Affaires étrangères, a promis 5 millions de dollars à la Papouasie Nouvelle-Guinée pour faire face à la sécheresse. Mais les villageois du sud du fleuve Fly n'ont encore pas reçu une goutte d'eau. Andrew Marai: 
 
"Le gouvernement nous a promis de nous envoyer des bidons d'eau potable, mais on n'a encore rien reçu. Si on n'a pas d'aide rapidement, des gens vont mourir. Y a-t-il des ONG en Papouasie Nouvelle-Guinée qui pourraient nous aider? Ou le gouvernement australien?" 
 
Le gouvernement papou ne donne pas de raison pour le retard de l'acheminement de l'aide. Mais la province Ouest est la plus enclavée de toutes les provinces du pays, située à la frontière avec la Papouasie indonésienne et l'Australie. La population habite principalement au bord du fleuve Fly et de ses affluents, qui s'assèchent, et deviennent impraticables par endroits. Or c'est la principale voie de communication. Il n'y a quasiment pas de routes dans cette province. L'aide ne peut arriver que par avion ou par bateau.  
 
On estime à environ 1.8 million le nombre de personnes qui souffrent actuellement de la faim et de la soif en Papouasie Nouvelle-Guinée. Plusieurs personnes seraient déjà mortes, après avoir bu de l'eau non potable et mangé des racines, mais ces décès sont très difficiles à confirmer.