Réfugiés en Australie : cuisiner pour s'intégrer

Tous les quinze jours, ces bénévoles de l'ONG Settlement Services International organisent une réunion The Community Kitchen, la cuisine communautaire.
L'Australie accueille progressivement 12 000 réfugiés de Syrie et d'Irak, en plus des 13 750 autres personnes qui ont pu trouver refuge dans le pays cette année. Tenter de refaire sa vie dans un pays très différent du sien n'est pas facile, alors des volontaires leur viennent en aide, en cuisinant.
Tous les quinze jours, ces bénévoles de l'ONG Settlement Services International organisent une réunion The Community Kitchen, la cuisine communautaire. Le week-end dernier, à Auburn, à l'ouest de Sydney, le thème, c'était barbecue, une institution en Australie. Violet Roumeliotis est la directrice de l'ONG :
 
"On s'est dit que la nourriture permettait de rassembler les gens. C'est de là qu'est partie l'idée, on a pensé à convier des réfugiés à cuisiner leurs propres plats en invitant des chefs célèbres ou des cuisiniers du coin à préparer le repas avec eux. Il y a toujours des gens différents qui nous aident : on a eu une association de femmes, qui a préparé du thon avec beaucoup de piment et de curry, par exemple. Il y a aussi un coiffeur qui est venu et a coupé les cheveux des gens, certains commerces locaux nous donnent des produits, des organisations religieuses apportent des fruits… On a aussi parfois des gens qui apprennent aux réfugiés et aux demandeurs d'asile à faire du vélo, par exemple… tout un tas de choses."
 
Ce rendez-vous dépasse, en effet, la simple préparation d'un plat. Le week-end dernier, les participants ont aussi pu jouer au cricket, au ping pong ou encore au bingo. L'idée est surtout de rompre l'isolement de certaines personnes. Jawad, un jeune Afghan arrivé par bateau il y a deux ans, raconte que cela lui a permis d'apprendre l'anglais et de rencontrer d'autres réfugiés et demandeurs d'asile :
 
"C'est ça qui est vraiment bien, tout le monde se rencontre et la première chose que vous apprenez, c'est la langue. La première fois que je suis venu, je ne pouvais pas parler. J'ai connu plusieurs personnes, plusieurs professeurs, j'ai commencé à prendre des cours et j'ai appris la langue en rencontrant des gens différents. Ça aide de faire partie d'une communauté, ça vous force à rencontrer du monde."
 
Forouzan est arrivée d'Iran avec ses eux enfants il y a quatre mois. C'est sa première participation au Community Kitchen et elle se retrouve dans la même position que Jawad il y a quelques mois : pour le moment, elle ne peut pas communiquer en anglais, mais compte apprendre aux côtés des bénévoles et des autres réfugiés. Pour Violet Roumeliotis, l'avantage de ces réunions, c'est que les gens se sentent pleinement en sécurité : "Ils sont entourés de gens en qui ils peuvent avoir confiance, avec qui ils peuvent partager leurs inquiétudes et leurs craintes."