En Nouvelle-Calédonie, les entreprises qui ont participé à la construction du nouvel aéroport de La Tontouta sont menacées de payer 1,2 milliards de francs de pénalités à la CCI, en raison du retard de livraison et d'un budget prévisionnel dépassé de presque 20%.
34 mois de retard et un surcoût de 2 milliards de francs, soit une facture total de 11,8 milliards de francs. C'est ce qu'ont coûté au final les travaux de construction du nouvel aéroport international de La Tontouta, inauguré il y a deux ans.
Le dépassement par rapport au budget prévisionnel doit être réglé par le maître d'ouvrage des travaux, qui n'est autre que la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) doit régler la note. Celle-ci s'est alors tournée vers les 22 entreprises calédoniennes qui ont participé aux travaux. Ces dernières se retrouvent pénalisées et sont menacées de rembourser 1,2 milliards de francs à la CCI.
"C'est totalement inacceptable", commente Frédéric Cantin, le président de la Fédération du BTP-NC. "Je suis très très en colère du fait que le maître d'ouvrage, c'est la CCI. Et la CCI est une chambre qui s'occupe des entreprises et les représentent".
Pour lui, si les entreprises ont une part de responsabilité, celle-ci ne saurait atteindre 1,2 milliards de francs. Du côté de la CCI, on veut éviter de faire la guerre aux entreprises du Caillou.
"Notre ambition, c'est surtout de défendre les entreprises", rappelle Michel Merzeau, le directeur-général de la CCI, qui a demandé une expertise au tribunal administratif pour clarifer les responsabilités. "A l'issue de l'expertise, nous pourrons rencontrer chaque entreprise pour voir si on n'applique ou non les pénalités contractuelles".
Le résultat de l'expertise est attendu pour fin 2016. En attendant, le surcoût de ces travaux sera financé par une augmentation de la taxe d'apéroport.
Retrouvez le reportage en images Thierry Rigoureau et Michel Bouillez pour NC1ère :