L’actu du Pacifique en bref

Le Premier ministre papou, Peter O'Neill, et à droite, le nouveau ministre de l'Énergie et du Pétrole, Ben Micah.
Remaniement surprise en Papouasie-Nouvelle-Guinée ; les États-Unis déploient des avions de chasse à Guam;  la Nouvelle-Zélande n'accueillera pas de réfugiés de Nauru et de l'île de Manus ; plus de bureaux de vote aux Samoa…
Remaniement surprise en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le Premier ministre, Peter O'Neill, annonce vouloir « saisir les opportunités économiques qui se présentent » alors que le pays continue de souffrir de la chute des prix des matières premières et de la présence du phénomène El Nino. Ministre des Investissements publics jusqu'à présent, Ben Micah devient ainsi ministre de l'Énergie et du Pétrole. Autre changement remarqué : Peter O'Neill se nomme au poste de ministre de la province autonome de Bougainville. Le Premier ministre papou assure que la région sera une priorité du gouvernement cette année.
                                                                       
Pour redonner du souffle à son économie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée se tourne aussi vers les Fidji. Le ministre du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme, Richard Maru, vient de se rendre à Suva pour rencontrer son homologue fidjien, Faiyaz Koya. Port-Moresby s'intéresse notamment au secteur manufacturier des Fidji et lorgne la formidable réussite du pays dans le domaine du tourisme - l'archipel parvient à capter 41% du tourisme dans la région, alors que la Papouasie-Nouvelle-Guinée ne détient que 10% du marché.
 
Les États-Unis déploient des avions de chasse à Guam pour riposter au vol de bombardiers russes autour de l'île. Selon le Honolulu Star-Advertiser, douze F-16 et deux cents militaires seront envoyés ces prochains jours dans cette île de l'archipel des Mariannes, rattachée aux États-Unis. Le déploiement est temporaire, affirme l'armée américaine. En novembre et décembre dernier, des avions russes ont survolé Guam à plusieurs reprises.
 
Les Tokelau sont toujours sous le choc, deux semaines après le départ des thoniers américains. L'archipel polynésien essaie encore d'évaluer le manque à gagner généré par la brouille entre les États-Unis et les pays de la région. Depuis le 1er janvier, l'ensemble de la flotte américaine ne peut plus pêcher dans les eaux du Pacifique, parce que certaines compagnies n'ont pas payé leurs droits de pêche à l'agence des pêcheries du Forum des îles du Pacifique. Selon Mika Perez, en charge du secteur aux Tokelau, 90% des recettes du gouvernement au plan local proviennent de la vente de licences de pêche à des compagnies étrangères. L'archipel n'a plus le choix, aujourd'hui : il va revendre les jours de pêche à d'autres pays « pour gagner de l'argent malgré tout, même si ça n'atteindra pas le niveau des sommes que les États-Unis nous doivent », souligne Mika Perez au micro de la radio nationale néo-zélandaise.
Les entreprises américaines doivent 24 millions de dollars aux 17 pays-membres de l'agence des pêcheries.
La Nouvelle-Zélande ne veut pas attiser la colère de l'Australie, elle n'accueillera donc pas de réfugiés de Nauru et de l'île de Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée). Les deux pays avaient signé un accord en 2013, prévoyant l'accueil par la Nouvelle-Zélande de 300 réfugiés des centres de détention australiens situés dans le Pacifique. Mais l'Australie était alors dirigée par Julia Gillard, du parti travailliste, et le gouvernement actuel, libéral, dénonce cet accord « qui ferait les affaires des passeurs ». Wellington indique donc avoir préféré accueillir des réfugiés syriens. Rappelons que même s'ils sont reconnus réfugiés, les migrants arrivés illégalement n'ont pas le droit de s'installer en Australie. Ils ne peuvent tenter de refaire leur vie qu'à Nauru, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou au Cambodge.
 
Plus de bureaux de vote aux Samoa: le 4 mars prochain, les électeurs pourront se rendre dans l'une des 358 salles aménagées pour l'élection. Lors du précédent scrutin, en 2011, seuls 290 bureaux de vote étaient ouverts et certains candidats s'en étaient plaints. 115 000 personnes sont enregistrées sur les listes électorales samoanes. Les candidats seront désignés officiellement le mois prochain.