Que faut-il attendre de cette année 2016 sur le front du nickel ?

Après le cataclysme de 2015, et les cours du nickel qui ont perdu 40 % pour s’échouer à leur plus bas niveau depuis juin 2003, les analystes du marché prédisent une embellie dans les prochains mois.
Cette année comme les précédentes, c’est la Chine qui donnera le tempo. L’empire du milieu, qui absorbe à lui seul la moitié de la production mondiale de nickel, connaît une croissance en berne... 7 % seulement, mais devrait malgré tout redevenir importateur net de nickel, c’est-à-dire acheter plus de métal vert qu’il n’en produit. En effet, la Chine aurait selon les observateurs enfin écoulé ses stocks. On annonce une croissance de la demande mondiale de nickel de 3 à 4 % qui sera donc cette fois-ci comblée par les nouveaux volumes produits.

C’est la conviction en tout cas de Raymond Goldie l’analyste de Salman Partners, dont l’optimisme est partagé par Bloomberg, Morgan Stanley, le Crédit Suisse et autres prestigieuses vigies de la finance. Des cours, qui seraient soutenus aussi, mais dans une moindre mesure, par un retour de la demande américaine, ainsi que la réduction de la production décidée par certains opérateurs face à la crise, Glencore en tête.

La fin de l’orage peut-être, mais pour autant le ciel restera menaçant pour les industriels les plus fragiles, et notamment les trois métallurgistes calédoniens. Les projections modérées anticipent un nickel à 10 700 dollars la tonne en moyenne pour 2016 et 12 200 pour 2017… de quoi limiter les pertes mais pas forcément renouer avec les bénéfices.